Habitats et paysages ruraux
en Gaule et regards sur
d’autres régions du monde
celtique
Sous la direction de
Isabelle BERTRAND, Alain DUVAL,
José GOMEZ DE SOTO, Patrick MAGUER
Mémoire XXXV - 2009
C h a u v i g n y
ISSN 1159-8646
ISBN 978-2-909165-84-4
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
C h a u v i g n y
Sommaire
Bilan et perpectives de recherche sur les sites ruraux au second Âge du Fer
Geertrui BLANCQUAERT, Thierry LORHO, François MALRAIN, Yves MENEZ ....................................... 5-23
Un enclos = une ferme ? ................................................................................................ 25-43
François MALRAIN, Geertrui BLANCQUAERT avec la collaboration de Thierry LORHO
Activités, métiers, vie quotidienne dans les établissements ruraux de
l’Ouest de la France à travers l’instrumentum (Hallstatt D/début du HautEmpire) .......................................................................................................................... 45-83
Olivier NILLESSE
Chars, charrettes et transport dans l’agriculture celtique .......... 85-92
Olivier BUCHSENSCHUTZ
Habitats, terroir et paysage rural : Aménagement et
structuration du territoire et de la campagne gauloise
Ifs, ZAC “Object’Ifs Sud” (Calvados) .................................. 93-107
Elven LE GOFF
Rythmes de création, fonctionnement et abandon des
établissements ruraux de la fin de l’Âge du Fer dans l’Est
de la France .............................................................................. 109-151
Pierre NOUVEL, Philippe BARRAL, Sylvie DEFFRESSIGNE, Vincent RIQUIER,
Jean-Marc SÉGUIER, Nicolas TIKONOFF, Muriel ZEHNER avec la collaboration de Nathalie ACHARD-COROMPT, Daniel BARTHÉLÉMY, Carole DROUET,
Catherine MOREAU, Cécile RAMPONI, Grégory VIDEAU
Définition et organisation des terroirs protohistoriques de
Nîmes, Gard (de la fin du VIe au Ier s. av. J.-C.) ........... 153-180
Pierre SÉJALON, Valérie BEL, Jean-Yves BREUIL, Hervé POMARÈDES
Les communautés rurales du Languedoc occidental entre
l’Âge du Bronze final IIIb et la fin du premier Âge du Fer
(IXe - Ve s. av. J.-C.) : études de cas .............................................. 181-214
Ghislain BAGAN, Stéphane MAUNÉ
1
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Sites grecs, sites indigènes : Essai sur le fonctionnement des habitats de
l’Hérault occidental (VIe-IVe s. av. J.-C.) ..................................................... 215-243
Daniela UGOLINI, Christian OLIVE
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée ..... 245-280
Caroline VON NICOLAI
Habitat, économie et environnement en Bohême et Moravie, LT B-C
(IVe-IIe s. avant notre ère) ............................................................................... 281-297
Natalie VENCLOVÁ
Économie et environnement : Habitats de La Tène finale (IIe-Ier s. avant
notre ère) en Bohême et en Moravie ........................................................... 299-319
Alžběta DANIELISOVÁ
Organisation territoriale et espaces ruraux à La Tène finale en Suisse
occidentale : un état des questions .............................................................. 321-361
Frédéric CARRARD
La construction des communautés :
Nouvelles perspectives sur l’habitat, le monde rural et la société de l’Âge
du Fer en Grande-Bretagne occidentale .................................................... 363-382
Dr. Tom MOORE
L’agriculture du VIe au Ier s. av. J.-C. en France : État des recherches
carpologiques sur les établissements ruraux ......................................... 383-416
Véronique ZECH-MATTERNE, Laurent BOUBY, Anne BOUCHETTE, Manon CABANIS,
Marie DERREUMAUX, Frédérique DURAND, Philippe MARINVAL, Bénédicte PRADAT,
Marie-France DIETSCH-SELLAMI, Julian WIETHOLD
Une base de données sur les études de faunes des établissements ruraux
en Gaule .................................................................................................................. 417-446
Patrice MÉNIEL, Ginette AUXIETTE, David GERMINET, Anna BAUDRY, Marie-Pierre HORARDHERBIN
Base de données et S.I.G. palynologiques sur l’Âge du Fer en France : Une
autre approche du paysage végétal et de son anthropisation ............ 447-468
Chantal LEROYER, Muriel BOULEN, Dominique MARGUERIE, Thierry LORHO, Béatrice PRAT,
Jacqueline ARGANT avec les contributions de Gisèle ALLENET DE RIBEMONT, David AOUSTIN,
Marie-Françoise D IOT , Loïc G AUDIN , Pascal G UENET , Catherine LATOUR -A RGANT ,
Laurence MAREMBAT, Jeanne PERRIÈRE, Corinne TIXIER, Dominique VIVENT
2
Sommaire
C h a u v i g n y
L’enclos républicain du Bas Lauvert à Antibes (Alpes-Maritimes) : Une
occupation du rivage lagunaire durant le dernier tiers du IIe s. avant
notre ère ................................................................................................................. 469-496
Isabelle DAVEAU, Susanne LANG-DESVIGNES
L’occupation du plateau de Corent (Puy-de-Dôme) au premier Âge du
Fer : Un habitat exceptionnellement bien conservé ............................... 497-509
Julie GASC
Les Gaulois sont dans la Plaine : L’occupation du second Âge du Fer du
site de Puylaurens “La Plaine” (Midi-Pyrénées, Tarn) ....................... 510-518
Laurent GRIMBERT, Marie-Luce MERLEAU, Laurence BENQUET avec la collaboration de
Gisèle ALLENET DE RIBEMONT, Laurent BRUXELLES, Frédérique DURAND, Hélène MARTIN,
Pierre MILLE, Sabine PUECH, Andréas SCHARF
Hiérarchie des habitats et formes de l’occupation du sol à la confluence
Seine-Yonne à la transition entre le premier et le second Âge du
Fer ............................................................................................................................. 519-527
Régis ISSENMANN
Présentation préliminaire du site de la fin de l’Âge du Fer de l’Alba
(Castres, Tarn) : Étude pluridisciplinaire dans son contexte
environnemental et historique ...................................................................... 529-541
Lionel IZAC-IMBERT, Frédéric SERGENT avec la collaboration de Laurence BENQUET,
Laurent BRUXELLES, Marie-Pierre BUSCAIL, Frédérique DURAND, Hélène MARTIN,
Christian SERVELLE
3
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
C h a u v i g n y
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
Caroline VON NICOLAI (1)
Résumé : Depuis leur découverte au XIXe siècle, les enceintes quadrangulaires de La Tène finale,
appelées “Viereckschanzen” par les chercheurs allemands, ont été interprétées soit comme des lieux de
culte, soit comme des fermes ou bien encore des fortifications. Cette contribution a pour objectif de
dresser un bilan des recherches actuelles en se basant sur l’étude comparative de la topographie, du
contexte, de l’aménagement des enclos, des constructions, du mobilier et de la chronologie de dixhuit enclos ruraux situés dans le Bade-Wurtemberg, en Bavière et en Bohême. Selon toute probabilité,
ces sites peuvent aujourd’hui être considérés comme des fermes isolées qui possédaient les mêmes
fonctions que les établissements ruraux laténiens mis au jour dans le nord et le nord-ouest de la
France. En revanche, certaines différences quant à la forme, la taille, l’architecture, le mobilier, la durée
d’occupation ou la hiérarchisation des enclos se manifestent entre les deux régions d’étude.
Mots-clés : Viereckschanze, ferme indigène, établissement rural, lieu de culte, enclos.
Abstract : Since their discovery in the 19th century the square enclosures from the Late Latène period,
called “Viereckschanzen“ by German archaeologists, have been interpreted as cult places, as farmsteads
or even as fortifications. The purpose of this paper is to present an overview of recent results by
comparing the location, the archaeological context, the morphology of enclosure, the buildings, the
archaeological finds and the chronology of 18 rural enclosures situated in Bavaria, Baden-Württemberg
and Bohemia. Very probably, these sites can now be considered as isolated farmsteads that had the
same functions as the Iron Age farms discovered in Northern and North-Western France. On the other
hand, some differences between the two regions of study can be shown concerning the form, the size,
the architecture, and the lifespan of the settlements.
Key words: Viereckschanze, farmstead, cult place, enclosure.
INTRODUCTION
L’archéologie allemande a longtemps considéré
les Viereckschanzen en Allemagne du Sud – les enclos
quadrangulaires constitués d’un fossé et d’un talus de la
fin de l’Âge du Fer, délimitant une surface d’environ
un hectare – uniquement comme des lieux de culte.
Aujourd’hui, grâce aux fouilles des dernières années,
cette interprétation exclusive est remise en question. La
recherche actuelle a tendance à supposer une utilisation
principalement profane de ces enclos. En présentant
les caractéristiques essentielles et les possibles modes
d’utilisation des Viereckschanzen selon les données
actuelles, cette contribution vise à faire le point de
l’histoire de la recherche et de l’état actuel de nos
connaissances. Dans ce but, les structures et le matériel
archéologiques provenant de 18 Viereckschanzen
situées en milieu rural seront étudiés. Ces sites ont été
sélectionnés en fonction de la qualité des fouilles et de
la documentation publiée. Ils se situent surtout dans
le Bade-Wurtemberg et en Bavière, mais aussi en
Bohême, dans des régions où ce type de monument est
particulièrement fréquent (fig. 1). Vu les progrès
(1) Doctorante, EA 4115 “Histoire de l’art, histoire des représentations et archéologie de l’Europe”, École Pratique des Hautes Études ; UMR 8546
ENS-CNRS “Archéologies d’Orient et d’Occident et textes antiques” ; International Graduate Centre for the Study of Culture (GCSC), JustusLiebig-Universität Gießen (Allemagne) ; caroline@von-nicolai.de.
245
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Fig. 1 – Localisation des Viereckschanzen étudiées dans cette contribution (ne figure pas sur la carte : Mšecké Žehrovice, Bohême
centrale) (Fond de carte : Brun, Chaume 1995).
considérables de la recherche française sur les habitats
ruraux de l’époque gauloise, mais aussi sur les autres
types d’enclos datant de l’Âge du Fer identifiés depuis
les années 1970 (sanctuaires, enclos funéraires, enclos
à banquet et lieux de rassemblement), ayant trouvé
malheureusement peu d’écho outre-Rhin, on tentera
aussi de confronter les résultats obtenus dans les deux
pays afin de mettre en évidence des éventuels points
communs et des différences. Pour la France, l’accent
sera mis sur le nord et le nord-ouest du pays (2).
1. L’HISTOIRE ET L’ÉTAT ACTUEL DE LA
RECHERCHE
La fascination pour les Viereckschanzen, dont les
talus et les fossés ont souvent encore laissé des traces
visibles en surface, remonte au moins au XIXe siècle.
Dès l’origine, on leur attribuait une vocation surtout
militaire, transmise par des toponymes tels que “camp
des Romains”, “camp des païens” ou encore “camp des
géants” (Bittel 1990a, p. 9 ; Reichenberger 1991, p. 47-
57). Au moins jusqu’à la première fouille scientifique
d’une Viereckschanze en 1896, organisée par la
Reichslimeskommission à Hardheim-Gerichtstetten
(fig. 2, n° 7), l’interprétation comme camp romain était
prédominante (2). Mais comme le matériel retrouvé
dans cette enceinte datait de l’époque laténienne, on
présumait néanmoins une origine préromaine, c’està-dire celtique, de ces monuments (Conrady 1897,
p. 588-592). Leur utilisation restait pourtant sujette
à controverse chez les archéologues : les uns, comme
O. Paret et G. Bersu pendant les années 20 du XXe siècle,
les interprétaient comme des refuges, fréquentés par
les habitants des fermes voisines en cas de danger
(Paret, Bersu 1917-1922, p. 73 ; Bersu 1926, p. 69-70) ;
les autres, tels que B. Eberl en 1932, comme des parcs à
bétail (Eberl 1932, p. 50). P. Reinecke, en revanche,
considérait les Viereckschanzen, déjà à partir de 1910,
comme des établissements ruraux celtiques fortifiés,
les prédécesseurs des villae rusticae gallo-romaines. À
son avis, l’aspect défensif était fondamental pour ce
type de construction ; voilà pourquoi il leur donnait le
nom “Viereckschanze”, dont la signification littérale en
(2) Cette contribution résume un mémoire de maîtrise soutenu en 2005 auprès de l’Université de Leipzig (Allemagne). Je tiens à remercier ici
tous ceux qui ont contribué à sa réalisation : S. Rieckhoff et J.-L. Brunaux qui ont dirigé mon travail ; P. Ruby et A. Weiß qui ont soutenu ma
canditature auprès du Deutscher Akademischer Austauschdienst (Office Allemand d’Échanges Universitaires) afin de financer mon séjour de
recherche en France ; Y. Menez qui a mis des rapports inédits sur le site de Paule à ma disposition ; S. Verger pour les corrections de cet article.
(3) Toutes les références bibliographiques concernant les sites pris en compte dans cette étude se trouvent en figure 2.
246
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
français est “retranchement quadrangulaire” (Reinecke
1910, p. 180-181). Le premier à supposer une fonction cultuelle des enceintes quadrilatérales a été
F. Drexel, en 1931, qui établit, en raison de leurs plans
semblables, un lien entre les Viereckschanzen, les
templa romains et les fana gallo-romains (Drexel 1931,
p. 1-6).
C h a u v i g n y
Après la Deuxième Guerre mondiale, cette idée
de Drexel fut reprise par K. Schwarz (Schwarz 1975,
p. 324), l’auteur de l’“Atlas des Viereckschanzen” en
Bavière (Schwarz 1959) et le fouilleur de la célèbre
Viereckschanze de Holzhausen, explorée entre 1957
et 1963 (fig. 2, n° 8). Schwarz voyait dans les
Viereckschanzen des “temene” celtiques, caractérisés
Fig. 2 – Liste des Viereckschanzen étudiées dans cette contribution.
247
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
par : la localisation en marge du territoire cultivable
et en général éloignés des villages et des oppida ; la
séparation très nette de l’espace à l’aide d’une enceinte
en terre aux angles surélevés et d’un fossé entourant
celle-ci ; la surélévation artificielle de la surface interne
par rapport au niveau de l’extérieur ; la présence de
puits à offrandes et d’autels-foyers, mais surtout de
temples en bois à galerie dont les plans ressemblaient
à ceux des fana gallo-romains ; l’absence d’autres
structures ; une conception relativement uniforme en
ce qui concerne l’orientation, la taille, l’emplacement
des portes et la répartition des structures ; ainsi que
le nombre négligeable d’objets mis en lumière. Les
fouilles de la Viereckschanze de Dornstadt-Tomerdingen,
en 1958 et 1959 (fig. 2, n° 4), semblaient confirmer ces
hypothèses (Zürn 1971, p. 218-227 ; Zürn, Fischer 1991,
p. 39-40) qui furent vite transmises à tous les sites de ce
type, situés non seulement en Allemagne, mais encore
en Bohême (Jansová 1968, p. 470-489 ; Waldhauser
1989, p. 43-55), en Moravie (Čižmář 1973, p. 77-81), en
France (Buchsenschutz 1984, p. 231-236) ou en Suisse
(Egloff 1982, p. 110-113 ; Arnold 1992, p. 312-315).
À partir du début des années 1980, un grand
nombre de Viereckschanzen complètement arasées,
situées souvent sur des sols fortement exploités par
l’agriculture, a été découvert grâce aux prospections
aériennes (Irlinger 1996a, p. 55-82 et 1996b, p. 307324). Aujourd’hui, on compte en Bavière environ
165 enceintes encore visibles en élévation et 110 sites
arasés. Le Bade-Wurtemberg en ayant livré à peu près
le même nombre, environ 500 Viereckschanzen sont
connues maintenant en Allemagne du Sud. Elles se
répartissent entre le Main au nord et les Alpes au sud,
en laissant pourtant libre une bande située directement
au pied des Alpes. De fortes concentrations se
manifestent le long du Neckar, dans l’est du Jura
Souabe, aux alentours du Danube supérieur dans le
Bade-Wurtemberg, ainsi que dans le triangle du Main,
dans la région au sud de Munich, autour d’Ingolstadt
et entre Kelheim, Regensburg et Passau en Bavière,
dans des régions où les sols, composés de graviers et
de lœss, sont particulièrement fertiles. En Bohême
et en Moravie, on connaît pour l’instant encore peu
d’enceintes fossoyées, mais la prospection aérienne
commence à combler cette lacune dans ces régions
(Irlinger 2006, p. 81). De récentes découvertes signalent également l’existence de Viereckschanzen dans les
régions comme le Haut-Rhin, dans le Breisgau, où ces
monuments ont longtemps fait défaut (Dornheim
2005, p. 90-93).
248
Malgré ces nouvelles découvertes, seules quelques
personnes doutaient de l’utilisation des Viereckschanzen
comme sanctuaires durant les années 1980 (Bernhard
1986, p. 114 ; Beeser 1988, p. 134-152) ou de l’attribution de toutes les enceintes quadrangulaires
à l’époque laténienne (Müller 1986, p. 133-147). La
plupart des chercheurs, en revanche, étaient encore
convaincus de l’interprétation cultuelle, comme le
montrent par exemple l’“Atlas des Viereckschanzen du
Bade-Wurtemberg”, publié en 1990 (Bittel et al. 1990),
ainsi que les fouilles de Fellbach-Schmiden (fig. 2,
n° 6) entre 1977 et 1980 (Planck 1982, p. 105-172),
d’Ehningen (fig. 2, n° 5) en 1984 (Schiek 1984, p. 187198) et d’Arnstorf-Wiedmais II (fig. 2, n° 1) en 1984 et
1985 (Reichenberger 1986a, p. 99-105). Th. Fischer a
été le premier à se demander en 1992 où les habitats
de la population rurale étaient situées – vu le nombre
remarquable de Viereckschanzen connues, considérées
toutes comme des lieux de culte (Fischer 1992, p. 230231). Mais il a fallu attendre l’étude exhaustive de la
Viereckschanze de Bopfingen-Flochberg (fig. 2, n° 3)
entre 1989 et 1992 pour ouvrir enfin à nouveau la
discussion sur la fonction de ces sites. Cette fouille
ayant livré beaucoup de structures – bâtiments, puits,
foyers, etc. – non seulement à l’intérieur de l’enceinte,
mais encore dans son environnement immédiat, les
archéologues R. Krause et G. Wieland ont supposé que
cette Viereckschanze n’était pas un sanctuaire isolé,
mais le centre villageois d’une petite communauté
rurale, utilisé comme un lieu de stockage et/ou de
réunion (Krause, Wieland 1993, p. 97-102).
Depuis, au cours des années 1990, plusieurs
Viereckschanzen ont été explorées d’une façon plus
ou moins exhaustive : entre autres, Riedlingen (fig. 2,
n° 18), Nordheim I et II (fig. 2, n° 13 et 14), PlattlingPankofen (fig. 2, n° 16) et Pocking-Hartkirchen (fig. 2,
n° 17). Outre la prospection aérienne, les techniques
Fig. 3 – Plans des Viereckschanzen : 1. Arnstorf-Wiedmais.
(d’après Reichenberger 1986b, fig. 49) ; 2. Blaufelden (d’après
Stork 1998, fig. 74) ; 3. Bopfingen-Flochberg (d’après Krause,
Wieland 1993, fig. 11) ; 4. Dornstadt-Tomerdingen (d’après
Bittel et al. 1990, fig. 46) ; 5. Ehningen (d’après Bittel et al.
1990, fig. 85) ; 6. Fellbach-Schmiden (d’après Planck 1999,
fig. 3) ; 7. Hardheim-Gerichtstetten (d’après Wieland 1999a,
fig. 45) ; 8. Holzhausen, phase 4 (d’après Schwarz, Wieland
2005, fig. 7) ; 9. Königheim-Brehmen (d’après Wieland 1999a,
fig. 44) ; 10. Ladenburg (d’après Wieland 1999a, fig. 66) ;
12. Mšecké Žehrovice (d’après Venclová et al. 1998, fig. 15) ;
13. Nordheim I (d’après Neth 1997, fig. 42) ; 14. Nordheim II
(d’après Neth 2000, p. 37) ; 15. Pfaffenhofen-Beuren (d’après
Ambs 1999, fig. 46) ; 16. Plattling-Pankofen, phase 3 (d’après
Reichenberger, Schaich 1996, fig. 30) ; 18. Riedlingen (d’après
Klein 1996, fig. 2).
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
C h a u v i g n y
249
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
géophysiques sont de plus en plus souvent utilisées
pour prospecter et étudier les Viereckschanzen, ayant
livré des résultats parfois remarquables, notamment
dans la mise en évidence des bâtiments (Faßbinder,
Irlinger 1999a, p. 41-50 ; 1999b, p. 95-99 ; 2000, p. 4345 ; Becker 2001, p. 54-56 ; Faßbinder, Irlinger 2005,
p. 76-78). L’état de la recherche est donc, sans le
moindre doute, très différent de celui des années 1980 ;
c’est pour cette raison que la plupart des chercheurs
en Allemagne rejettent les explications unilatérales
interprétant tous les enclos situés en milieu rural
qui datent de la fin de l’Âge du Fer de la même façon
(ainsi par exemple Venclová et al. 1998, p. 221 ;
Reichenberger 2001, p. 117-118 ; Schaich 2002, p. 347348). En général, on attribue aujourd’hui aux
Viereckschanzen un rôle essentiel dans l’occupation du
territoire rural à La Tène finale. C’est la nature exacte
de ces sites qui est maintenant au centre de l’intérêt : ou
ils sont considérés comme les centres d’un village,
délimités par un enclos et destinés au stockage des
biens communs et aux réunions d’une petite communauté rurale, associant ainsi des fonctions profanes
et cultuelles (par exemple Wieland 2002a, p. 886887) ; ou on les interprète comme des établissements
ruraux isolés dits “Viereckhöfe” (fermes carrées) ou
“Rechteckhöfe” (fermes rectangulaires). Ces termes,
introduits par R. Krause et G. Wieland (Krause,
Wieland 1993, p. 100), sont de plus en plus à la mode,
même si le terme “Viereckschanze” continue à être
utilisé par habitude (par exemple Neth 2005, p. 71-74).
Les Viereckschanzen en tant que fermes isolées ont
aussi été mis en relation avec les “aedificia” mentionnés
par César dans “La Guerre des Gaules” et avec des
exploitations agricoles habitées par une élite sociale
voire une aristocratie foncière (Rieckhoff 2002, p. 364367). Toutefois, afin de pouvoir valider une de ces
hypothèses, il est indispensable de réexaminer en détail
leurs caractéristiques principales.
II. LES CARACTÉRISTIQUES DES
VIERECKSCHANZEN
A. La topographie et le contexte des enclos
Contrairement à l’opinion commune jusqu’aux
années 1980, les Viereckschanzen ne sont pas situées
dans un milieu peu propice à l’agriculture et couvert
de forêts jusqu’à nos jours (Schwarz 1971, p. 271 ;
Buchsenschutz 1989, p. 6), mais dans une position
topographique adaptée aux besoins d’une exploitation
agricole du territoire. Elles sont pour la plupart
installées sur des plateaux peu élevés, de légères
250
éminences, sur des versants faiblement pentus ou dans
la plaine. De plus, elles se concentrent sur des sols
fertiles, composés principalement de lœss, d’argile et
d’argile limoneuse, et à proximité des cours d’eau, à
une distance de 2 à 3 km au maximum.
Aucun des sites pris en compte ne se trouve dans
une situation complètement isolée. Les Viereckschanzen
de Bopfingen-Flochberg, Hardheim-Gerichtstetten et
Mengen-Ennetach (fig. 2, n° 11) sont situées à proximité
ou le long des routes de communication romaines qui
ont peut-être déjà été utilisées à l’époque laténienne. Le
dernier enclos se trouve en outre près d’un gué du
Danube.
Dix sur dix-huit Viereckschanzen sont situées près
d’un ou de plusieurs autres enclos de morphologie et de
taille semblables, dont quatre à une distance de moins
de 500 m. Les enceintes quadrangulaires de Nordheim I
et II par exemple se trouvent à une distance de 250 m
l’une de l’autre, séparées seulement d’une ligne de
crête. Dans les environs de Mengen-Ennetach et de
Riedlingen, localisées à quelques kilomètres les unes
des autres, cinq autres Viereckschanzen encore bien
visibles en évélation ont été documentées. À une
distance de 350 m au sud de la Viereckschanze de
Königheim-Brehmen (n° 9), il existe un enclos fossoyé
trapézoïdal encore visible en élévation de 30 m sur
14-15,5 m. Comme il n’a pas encore été fouillé, sa
destination et sa datation restent incertaines.
Dans un rayon de 3 km autour de la Viereckzschanze
de Mšecké Žehrovice, sont localisés quatre habitats
laténiens. Il y a aussi des Viereckschanzen situées à
proximité d’un oppidum (Drda, Waldhauser 1971,
p. 288-293), comme celle de Manching (Ingolstadt,
Bavière) qui n’a pas encore été étudiée (Krämer,
Schubert 1970, p. 44-46), ou même à l’intérieur d’un
oppidum, comme celle du Donnersberg (Donnersbergkreis, Rhénanie-Palatinat) (Engels 1976). Dans
d’autres régions, on note une concentration d’enclos et,
en même temps, l’absence d’agglomérations plus
grandes, par exemple dans l’Ouest de la Bavière Souabe
(Wischenbarth 1999, p. 34-35). Six Viereckschanzen
se trouvent à une distance de plusieurs centaines de
mètres, voire quelques kilomètres d’une villa romaine,
d’un vicus ou d’un camp militaire romains.
Jusqu’à ce jour, on n’a jamais découvert de nécropole contemporaine associée à une Viereckschanze.
Seule celle de Riedlingen a livré une tombe : sépulture
d’un enfant en bas-âge dans une fosse à l’intérieur
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
d’un bâtiment semi-enterré. La sépulture à crémation
découverte à 300 m de Mšecké Žehrovice date de
La Tène moyenne et appartient donc à une période
antérieure à la construction de l’enceinte (fig. 2, n° 12).
La distance entre les Viereckschanzen et les tertres
datant de l’Âge du Bronze et du premier Âge du Fer
s’élève généralement à plusieurs centaines de mètres,
voire plusieurs kilomètres. Une situation comparable
a été observée à Bopfingen-Flochberg (400 m), DornstadtTomerdingen (0,5 à 3,5 km), Ehningen (1 km) ou à
Pfaffenhofen-Beuren (1 km) (fig. 2, n° 15).
Les études paléo-environnementales récentes ont
démontré que plusieurs sites se trouvaient dans un
milieu ouvert, souvent largement déboisé et fortement
influencé par les activités agro-pastorales. L’environnement était en général, comme à Fellbach-Schmiden,
caractérisé par la présence d’arbres héliophiles comme
le bouleau, le noisetier et le saule, ainsi que par la
céréaliculture ou une végétation de graminées (pour
une analyse paléo-environnementale détaillée des
environs d’une Viereckschanze voir Leopold 2003).
Le bois de construction le plus utilisé, à FellbachSchmiden, Mšecké Žehrovice et Nordheim I, était le
chêne.
B. L’aménagement des sites
Les Viereckschanzen examinées adoptent des
plans assez standardisés. Quatorze sur dix-huit sont des
enclos simples, constitués d’une seule enceinte (fig. 3).
Les autres – Dornstadt-Tomerdingen, KönigheimBrehmen, Mengen-Ennetach et Pocking-Hartkirchen –
sont composées d’un enclos central intérieur et d’un
enclos extérieur qui entoure partiellement ce premier.
Trois sites montrent une subdivision interne en deux
ou trois parties (Königheim-Brehmen) ou possèdent
des annexes (Ladenburg, Nordheim II).
La forme la plus courante des Viereckschanzen
est le trapèze, observé à Ehningen, Fellbach-Schmiden,
Hardheim-Gerichtstetten, Königsheim-Brehmen, Ladenburg (fig. 3, n° 10), Mšecké Žehrovice, Nordheim II,
Pfaffenhofen-Beuren et Plattling-Pankofen, mais on
rencontre aussi des parallélogrammes comme ArnstorfWiedmais et Bopfingen-Flochberg (fig. 3, n° 2) ou
encore des enclos proches du carré comme à Blaufelden,
Holzhausen, Mengen-Ennetach, Nordheim I et PockingHartkirchen ou proches du rectangle comme à
Riedlingen. Leurs tracés ne sont que légèrement
irréguliers. Les enclos extérieurs possèdent, eux aussi,
un tracé réctiligne, mais leurs formes exactes restent
C h a u v i g n y
inconnues, car ils ne sont conservés nulle part en entier.
Les angles des enceintes fossoyées sont légèrement
arrondis. La plupart des Viereckschanzen conserve
le même plan pendant une période assez longue.
Quelques sites subissent pourtant, en peu de temps, des
remaniements importants, tels que la partition interne
de l’enceinte (Mšecké Žehrovice) ou l’agrandissement
successif de l’enceinte (Plattling-Pankofen).
La surface des enclos intérieurs étudiés varie entre
0,5 et 2,2 ha (fig. 4). En moyenne, elle s’élève à 1 ha.
Malheureusement nous ignorons la taille des enclos
extérieurs.
Les Viereckschanzen prises en compte possèdent
toutes un fossé en V au fond parfois arrondi ou aplati.
Ces fossés ne sont jamais interrompus. Leurs
profondeurs atteignent entre 1 et 3 m ; leurs largeurs
entre 3,5 et 7 m. Les fossés des enclos extérieurs ou
des annexes sont moins profonds et moins larges. La
profondeur des fossés de l’enclos annexe de Nordheim II
s’élève par exemple seulement à 1,3 et 1,5 m, tandis
que ceux de l’enclos principal mesurent en moyenne
2,95 m. À Ehningen et Plattling-Pankofen, un nettoyage
des fossés par recreusement, dans le but d’arrêter les
processus naturels d’érosion, a pu être mis en évidence.
Des couches argileuses très fines ainsi que des couches
d’oxydation, observées au fond des fossés de BopfingenFlochberg, Plattling-Pankofen, Pocking-Hartkirchen et
Nordheim I, indiquent que l’eau stagnait au moins
temporairement à l’intérieur de ceux-ci. À BopfingenFlochberg, un petit canal sur le côté ouest servait
probablement à conduire de l’eau, provenant d’un
cours d’eau situé à proximité de l’enceinte, directement
dans le fossé de l’enceinte, où son courant était géré par
deux seuils retrouvés dans la partie nord.
Le matériel de construction des talus provient
toujours du creusement des fossés, sans renfort de
bois ou de pierres. Parfois, par exemple à HardheimGerichtstetten, Holzhausen ou Mšecké Žehrovice, ces
talus s’élèvent encore aujourd’hui à une hauteur
d’environ 2 m. Ailleurs, à Arnstorf-Wiedmais, PockingHartkirchen ou Plattling-Pankofen, seules de légères
éminences dans le terrain indiquent l’ancienne présence
des remparts. À Blaufelden et à Pocking-Hartkirchen,
les talus, complètement arasés, ont seulement été mis
en évidence à l’aide de la prospection aérienne : sur les
photos aériennes, ils se présentent sous la forme d’une
bande claire, située derrière le fossé (Irlinger 1996b,
p. 188). Les angles des Viereckschanzen sont souvent
251
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Fig. 4 – Surfaces.
ˇ
‘ ˇ
Fig. 5 – Pocking-Hartkirchen :
talus, porte et pont (d’après
Schaich 1998, fig. 7).
252
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
surélevés par rapport au reste du talus parce qu’on y
a accumulé le matériel de construction extrait des
deux fossés voisins (Schiek 1990a, p. 33). L’emprise des
talus au sol varie entre 4,5 et 9,5 m. La présence de
palissades sur les remparts est indiquée par des trous de
poteau sur le sommet du talus, comme à Holzhausen,
ou par des fragments de torchis brûlés retrouvés au
pied du talus et à l’intérieur de l’enceinte de Mšecké
Žehrovice. Dans le remblai du fossé de Nordheim II,
les fouilleurs ont mis au jour une couche très riche
en charbon de bois, beaucoup de fragments d’argile
cuite et des planches de bois carbonisées, larges de 20
à 40 cm et longues jusqu’à 5 m. Ils interprètent cette
découverte comme les restes d’une palissade qui avait
été installée aux pieds du talus ou à son sommet. Lors
d’un incendie, celle-ci tomba en brûlant dans le fossé et
fut ensuite très vite recouverte de terre, permettant de
cette façon la conservation du bois (Neth 2000, p. 77).
Une couche de cendre et des planches carbonisées
tout à fait semblables ont été observées dans le fossé
de la Viereckschanze voisine de Nordheim I, pour
laquelle on suppose donc également l’existence d’une
palissade sur le rempart.
Toutes les Viereckschanzen sont pourvues d’une
seule entrée qui se situe plus ou moins au centre d’un
des côtés de l’enceinte. Les entrées sont surtout
orientées vers l’est, plus rarement vers le sud-est, le
sud-ouest, l’ouest ou le sud, mais jamais vers le nord.
Il s’agit de simples interruptions dans les talus, larges
entre 3 et 12 m. Certaines d’entre elles (ArnstorfWiedmais, Dornstadt-Tomerdingen, Ehningen, Holzhausen, Plattling-Pankofen, Pocking-Hartkirchen,
Riedlingen) sont caractérisées par la présence de portes
de forme et de taille variables, constituées de quatre
à huit poteaux. À Arnstorf-Wiedmais, Nordheim II et
Pocking-Hartkirchen, des trous de poteau ont aussi été
retrouvés dans les fossés, ce qui prouve la construction
de ponts et de passerelles (fig. 5).
C. Les constructions
Le manque de structures à l’intérieur des
Viereckschanzen a longtemps servi d’argument pour
exclure leur utilisation comme un habitat (par exemple
Bittel 1978, p. 8), mais les fouilles actuelles ont mis
au jour beaucoup de constructions sur poteaux dans
les Viereckschanzen. Le nombre de bâtiments par site
peut s’éléver jusqu’à une dizaine, par exemple à
Pfaffenhofen-Beuren ou à Riedlingen, mais la plupart
de Viereckschanzen disposent seulement d’une ou
deux constructions. Les constructions les plus courantes
rencontrées dans les enclos étudiés sont de petits
greniers à 4, 5 ou 6 poteaux, mis en évidence à
C h a u v i g n y
Ehningen, Nordheim II, Pfaffenhofen-Beuren, PlattlingPankofen et Riedlingen. Des bâtiments d’une surface
de 25 à 70 m2, constitués de quatre à onze poteaux
qui forment des plans à une ou deux nefs, de forme
rectangulaire ou quelquefois trapézoïdale, avec ou
sans porche, sont attestés à Blaufelden, BopfingenFlochberg, Ehningen, Hardheim-Gerichtstetten,
Nordheim I, Plattling-Pankofen et Riedlingen (fig. 6).
Douze Viereckschanzen (Arnstorf-Wiedmais, Blaufelden,
Bopfingen-Flochberg, Holzhausen, Mengen-Ennetach,
Mšecké Žehrovice, Nordheim I et II, PfaffenhofenBeuren, Plattling-Pankofen, Pocking-Hartkirchen et
Riedlingen) ont livré de grands bâtiments d’une
surface comprise entre 75 et 320 m2. Ces constructions
peuvent comprendre jusqu’à 32 poteaux. Beaucoup de
ces grandes constructions sont caractérisées par une
partition interne et/ou des poteaux supplémentaires
mis en avant qui formaient de petites annexes ou des
porches. Plusieurs d’entre elles avaient été reconstruites
deux ou trois fois au même endroit. Parmi ces
bâtiments complexes figurent aussi les constructions
appelées “Umgangsbauten” ou “Umgangstempel” par
les chercheurs allemands, c’est-à-dire “bâtiments à
galerie” ou “temples à galerie”. Il s’agit d’édifices
composés d’une pièce centrale de plan quadrangulaire
entourée d’une deuxième rangée de poteaux ou d’une
tranchée de fondation peu profonde. On en connaît un
dans chacun des sites suivants : à Arnstorf-Wiedmais,
Blaufelden, Bopfingen-Flochberg, Mšecké Žehrovice,
Plattling-Pankofen, Pocking-Hartkirchen et Riedlingen ;
deux ont été mis au jour à Nordheim I et quatre à
Pfaffenhofen-Beuren. La Viereckschanze d’ArnstorfWiedmais a aussi révélé un édifice de forme ovale ;
Mšecké Žehrovice, Nordheim I et Riedlingen des
bâtiments semi-enterrés de forme rectangulaire ou
ovale avec une surface comprise entre 8 et 29 m2.
Un ou plusieurs puits à eau ont été découverts à
l’intérieur des Viereckschanzen de Arnstorf-Wiedmais (2),
Dornstadt-Tomerdingen, Fellbach-Schmiden, Holzhausen
(3), Mengen, Nordheim II (2), Plattling-Pankofen (3)
et Riedlingen (2). Ils mesurent entre 1,7 m et 35 m
de profondeur et entre 1,2 et 3,6 m de diamètre.
Neuf puits sont pourvus d’un coffrage en bois. Celui
de Fellbach-Schmiden possède également un escalier. Le
remplissage des puits se compose en général de terre,
de décombres d’incendie et de déchets.
Tous les sites ont livré de très nombreuses fosses,
de tailles très variables, dont la fonction exacte ne peut,
pour la plupart, pas être déterminée. Les fouilles ont
aussi mis au jour des silos pour le stockage des denrées
253
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Fig. 6 – Bâtiments sur poteaux retrouvés dans les Viereckschanzen. De haut en bas : grands bâtiments rectangulaires (bâtiments à
galerie éventuels) ; (grands) bâtiments quadrangulaires (bâtiments à galerie éventuels) ; bâtiments à une ou deux nefs ; greniers
(d’après Schaich 2001, fig. 9).
254
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
alimentaires à Mšecké Žehrovice, Nordheim I et
Riedlingen. Ceux de deux derniers sites adoptent
une forme tronconique, tandis que le silo de Mšecké
Žehrovice, d’un volume de 2,7 m3, est cylindrique
et revêtu d’un cannage en osier. À Blaufelden, une
subdivision interne, constituée d’une rangée de
poteaux, a été observée. Les foyers et les fours sont
fréquents dans les Viereckschanzen. Ces derniers sont
souvent situés à l’intérieur des bâtiments.
Les structures se trouvent pour la plupart à
l’intérieur des enceintes des Viereckschanzen, surtout
à proximité des fossés et des talus (fig. 7). Parfois,
par exemple à Pfaffenhofen-Beuren, Blaufelden et
Bopfingen-Flochberg, tous les bâtiments sont
orientés de la même façon. À Bopfingen-Flochberg,
Ehningen, Pfaffenhofen-Beuren, Nordheim I et
II, Pocking-Hartkirchen et Riedlingen, le bâtiment
le plus grand est situé en face de l’entrée de
l’enclos mais légèrement décalé sur un des côtés.
Sur les sites où des fouilles ont aussi été effectuées
dans l’environnement immédiat des Viereckschanzen, ce qui est, malheureusement, rarement le
cas, les chercheurs ont aussi pu mettre au jour des
structures à l’extérieur des enceintes : des trous de
poteau, des greniers et d’autres petits bâtiments,
des fosses et des silos. En revanche, les grands
bâtiments à plan complexe n’ont jamais été
découverts à l’extérieur des enclos.
C h a u v i g n y
D. Le mobilier et sa répartition
Bien que la rareté du mobilier archéologique ait
été retenue jusque dans les années 1990 comme un
des critères caractérisant les Viereckschanzen (par
exemple Reichenberger 1993a, p. 379-380), tous les
sites examinés ici en ont livré. La catégorie de mobilier
la plus importante est la céramique. La céramique
grossière est partout prédominante, mais la céramique
fine – céramique tournée fine, peinte ou graphitée –
n’est pas totalement absente non plus. Son pourcentage
varie entre 5 % à Mengen-Ennetach et 30 % à Mšecké
Žehrovice (fig. 8). Ladenburg, Mengen-Ennetach et
Nordheim II témoignent de l’importation d’amphores
de type Dressel 1 dont le nombre est pourtant très
Fig. 8 – Pourcentage de la céramique grossière
par rapport à la céramique fine.
Fig. 7 – Pocking-Hartkirchen : alignement des bâtiments le long du fossé.
Bâtiment principal en face de l’entrée
(d’après Schaich 1998, fig. 4).
255
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Fig. 9 – Vaisselle métallique et ustensiles de cuisine.
Fig. 10 – Outillage domestique et agricole.
Fig. 11 – Outillage artisanal.
256
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
C h a u v i g n y
faible : il s’élève à 50 tessons à Nordheim II au
maximum, alors que les autres n’ont livré que quelques
tessons chacun. La céramique d’importation romaine
n’est attestée dans aucune Viereckschanze.
Les fouilles dans les Viereckschanzen étudiées ont
aussi mis au jour des fragments de vaisselle métallique ;
des éléments métalliques appartenant à des seaux en
bois comme des anses ; des ustensiles de cuisine, tels
que les crocs à viande et les barres de gril ; ainsi qu’une
petite charnière en os décorée (fig. 9). Du puits de
Fellbach-Schmiden proviennent des objets en bois :
quatre fragments d’un seau, plusieurs éléments du
levier du puits et un objet en forme d’épée, interprété
par les fouilleurs de Fellbach-Schmiden comme un
jouet ou un outil utilisé pour le tissage.
L’outillage est fréquent dans les Viereckschanzen,
que ce soit l’outillage domestique – fusaïoles, pesons,
meules à va-et-vient, meules rotatives, pierres à affûter,
couteaux, forces, pelles à feu, chaînes et anneaux –,
ou l’outillage agricole – haches, faux, serpettes, socs
d’araire, houes et pioches (fig. 10). Des outils artisanaux,
tels que des ciseaux, des poinçons, des aiguilles, un
marteau, une enclume, une râpe et une vrille ont été
trouvés moins souvent (fig. 11). Les matériaux et les
déchets de production comme les scories, les moules de
fonte et les creusets prouvent l’existence d’activités
artisanales sur les sites (fig. 12). Les Viereckschanzen de
Blaufelden, Ehningen, Nordheim I et II, et FellbachSchmiden ont livré des moules à sel en faible quantité
– 2,4 % de l’ensemble des céramiques provenant
d’Ehningen, 0,9 % de celui de Fellbach-Schmiden. Ce
Fig. 12 – Matériaux et déchets de production.
taux indique que le sel n’était probablement pas
produit sur place mais seulement utilisé (Wieland
1996, p. 178-179).
Les éléments de parure sont représentés par des
fibules, des bracelets en bronze, en verre et en lignite,
des bagues, des boucles de ceinture, des perles en verre
et en ambre, et des amulettes (deux rouelles et un
pendentif triangulaire). À Dornstadt-Tomerdingen, les
fouilleurs ont aussi trouvé quelques fragments d’ambre
brut (fig. 14). Quant aux objets de toilette, on signale
la présence de deux rasoirs, de plusieurs fragments
d’un miroir et d’un coupe-ongles (fig. 13). De Mšecké
Žehrovice et de Nordheim II proviennent des dés en
os : dont deux dans le premier site et un dans l’autre.
Fig. 13 – Objets de toilette.
Fig. 14 – Parures.
257
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Un fragment de plateau de balance en fer avec trois
anneaux, d’un diamètre de 14,5 cm, a été découvert à
Pocking-Hartkirchen. Cet objet n’ayant pourtant pas de
parallèles laténiens et ayant été retrouvé à l’extérieur
de l’enclos avec plusieurs fragments de sigillée du IIe et
IIIe siècle ap. J.-C., il est également possible qu’il date
de l’époque romaine.
L’armement est rare mais néanmoins présent dans
les Viereckschanzen. Ont été mis au jour un fragment
de fourreau d’épée à Mengen-Ennetach, huit umbos de
bouclier à Nordheim II, un fer de lance à HardheimGerichtstetten et deux pointes de flèche à Ehningen
et à Mengen-Ennetach. La pointe d’Ehningen date
pourtant probablement de l’époque romaine ou
médiévale. Les armes sont toutes en fer et ne montrent
pas de traces d’un traitement particulier.
Parmi les éléments de construction, figurent les
clous et les crochets en fer ainsi que les fragments de
torchis brûlés qui montrent parfois des traces d’une
peinture, comme à Nordheim I, ou des empreintes
de clayonnage. Deux clefs ont été retrouvées, l’une à
Nordheim I et l’autre à Nordheim II.
258
argent du type “Büschelquinar E”. À Nordheim I
ont été découverts un quinaire en argent du type
“Schönaich” et un quart de “Regenbogenschüsselchen”
en or.
Trois sculptures d’animaux en bois de chêne,
qui portent encore les traces d’une peinture jaune,
proviennent du puits de Fellbach-Schmiden. Il s’agit de
deux bouquetins d’environ 90 cm de hauteur qui se
dressent sur leurs pattes arrière. Deux mains humaines
sur les flancs de ces animaux indiquent qu’ils flanquaient à l’origine un personnage aujourd’hui perdu.
La troisième figure représente un cerf rampant de
80 cm de hauteur, dont les pattes arrière manquent.
Cet animal, portant un ornement sur le nez, faisait
certainement partie d’un ensemble figuratif plus grand
(fig. 15). Dans une fosse à l’extérieur de l’enceinte
de Mšecké Žehrovice, plusieurs fragments d’une tête
sculptée ont été découverts. Il s’agit du visage d’un
homme barbu, grandeur presque nature, qui porte un
torque autour du cou (fig. 16).
Les monnaies sont rares dans les Viereckschanzen.
Celle de Ladenburg a livré un potin, frappé par les
Leuques ; celle de Plattling-Pankofen, deux monnaies en
Des ossements animaux ont été trouvés sur presque
tous les sites étudiés. Leur nombre par site est assez
variable – Nordheim I en a livré environ 10 000, PockingHartkirchen seulement 300 – mais il faut aussi tenir
compte des différentes conditions de conservation. Le
site de Blaufelden par exemple, où le sol est très acide,
s’est révélé naturellement très pauvre en ossements. On
Fig. 15 – Sculptures animales de Fellbach-Schmiden (d’après
Reichenberger 1993a, fig. 19).
Fig. 16 – Mšecké Žehrovice : Tête sculptée en calcaire (Cliché :
© Bibracte - A. Mailler).
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
note partout une majorité de bœufs ou de porcs, suivis
des ovins, des chevaux et des chiens (fig. 17). Les
animaux issus du cheptel domestique sont donc
largement prédominants par rapport aux espèces
sauvages et à la volaille, rarement attestée dans les
Viereckschanzen. Une préférence pour une certaine
classe d’âge a été constatée à Nordheim, où l’on consommait beaucoup de jeunes bovidés, ainsi qu’à
Arnstorf-Wiedmais, où la consommation de porcelets,
âgés au maximum d’un mois, était particulièrement
fréquente. On observe à Nordheim I un
choix particulier de certaines parties du
corps : épaules et cuisses de bœuf et de porc.
Sur le même site, ont aussi été retrouvés un
grand nombre de mandibules et de scapulae
de bœuf complètes, ainsi qu’un crâne de
bœuf sans mandibule. Les os sont souvent
très fragmentés et montrent quasiment tous
des traces de découpe, de chauffe, de bris et
de coups de dent de carnivores.
Des ossements humains erratiques,
retrouvés en dehors de véritables sépultures,
ont été découverts sur six des dix-huit sites
étudiés. Leur nombre par site est pourtant
très faible (fig. 18). Il s’agit surtout de fragments de crânes, d’os longs et de vertèbres
C h a u v i g n y
cervicales. Les os provenant d’individus adultes,
femmes et hommes, prédominent largement par
rapport aux ossements d’enfants et d’adolescents.
Néanmoins, le puits 1 de Nordheim I a livré divers
ossements de deux enfants, âgés tous les deux d’environ
5 ans, qui étaient situés à une profondeur de 20 m,
sur une couche de décombres d’incendie d’une largeur
de 40 cm. Certains vestiges humains démontrent des
fractures, ainsi que l’action des intempéries ou des
carnivores.
Fig. 18 – Ossements humains.
ˇ
ˇ
Fig. 17 – Répartition des espèces animales.
259
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
À Mšecké Žehrovice et Riedlingen ont été préservés
des restes végétaux carbonisés dans un silo (voire dans
un puits). Ce sont surtout des céréales (notamment
de l’orge à Mšecké Žehrovice et de l’épeautre à
Riedlingen), mais aussi des légumineuses (pois et
lentilles), des mauvaises herbes accompagnant les
espèces céréalières, des plantes rudérales, des plantes
de prairie et des plantes de milieux humides (Vogt
1995, p. 130-132 ; Opravil 1998, p. 295-304). Des
macro-restes végétaux conservés en milieu humide
proviennent des puits de Fellbach-Schmiden, PlattlingPankofen et Riedlingen. Dans le cas de ces deux derniers
sites, il s’agit principalement de noisettes, de plantes
rudérales et de plantes de milieux humides. Le puits
de Fellbach-Schmiden a été comblé avec de la terre,
issue des zones d’habitation, et avec du fumier, des
branchages et des excréments animaux (de bœufs, de
moutons, de cochons et de volaille), permettant ainsi
l’identification de différents milieux naturels entourant
la Viereckschanze. Selon les analyses paléo-botaniques,
le bétail était gardé dans des pâturages maigres, des
champs en friche, à la lisière des forêts et dans des zones
humides, le long des ruisseaux et dans des tourbières
(Körber-Grohne 1999, p. 85-149).
Le mobilier provient principalement des structures
en creux, des trous de poteau et des fosses, mais surtout
des fossés des enclos (intérieurs). Des concentrations de
mobilier ont été observées à proximité des bâtiments
et d’autres structures ainsi que près des entrées. À
Köngheim-Brehmen, des fouilleurs clandestins ont
découvert, à l’intérieur de l’enclos externe, trois dépôts
d’outils en fer contenant 21 objets en tout : plusieurs
ciseaux, une enclume, un marteau, un couteau, une
pelle à feu, deux haches, une pierre à affûter, des tessons
de céramique grossière, ainsi que plusieurs objets en fer
très mal conservés, dont la fonction ne peut plus être
déterminée. Un ou peut-être deux dépôts similaires,
composés de différents types d’outils, ont été mis au
jour dans le fossé de la Viereckschanze de PlattlingPankofen et peut-être aussi dans celui de MengenEnnetach. Dans une fosse à l’intérieur de l’enclos
principal de Nordheim II, dans l’angle nord-est de
celui-ci, huit umbos de boucliers en fer, empilés les uns
dans les autres, un autre objet allongé en fer non
identifiable et un pied d’amphore ont été découverts.
Les autres pièces métalliques étant absentes dans le
dépôt, les parties des boucliers en bois n’étaient très
vraisemblablement plus conservées au moment de la
déposition.
E. La chronologie
La plupart des Viereckschanzen semblent avoir
été construites à la fin de La Tène moyenne (LT C 2) ou
au début de La Tène finale (LT D 1). Selon toute
vraisemblance, toutes ont été abandonnées pendant
la première moitié du Ier siècle av. J.-C. (fig. 19). Les
datations dendrochronologiques obtenues à FellbachSchmiden, Mšecké Žehrovice, Nordheim I et II,
Fig. 19 – Durée d’occupation des Viereckschanzen étudiées. En noir : existence d’un enclos fossoyé. En rouge :
occupation du terrain avant la construction de l’enceinte. ? : occupation incertaine.
260
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
C h a u v i g n y
Pfaffenhofen-Beuren, Plattling-Pankofen, PockingHartkirchen et Riedlingen, ainsi qu’une datation 14C
de Mšecké Žehrovice confirment cette période chronologique indiquée par le mobilier archéologique.
Parfois, la présence de structures (trous de poteau,
bâtiments ...) sous les remparts ou au futur emplacement des Viereckschanzen indique l’utilisation du
terrain avant la construction du talus et du fossé.
Quelques enceintes en terre étaient même précédées
par des enclos palissadés de forme et d’orientation semblables qui avaient été érigés à partir de La
Tène B ou C (fig. 20). L’exemple le mieux connu est
la Viereckschanze de Bopfingen-Flochberg, érigée à
l’emplacement d’un enclos ovale, entourée d’une
palissade d’une surface de 1,5 ha, qui date de La Tène B
2 (fig. 21). Cette dernière fut remplacée, encore à La
Tène moyenne, par un enclos palissadé quadrangulaire
de 50 x 50 m, qui fut, à son tour, remplacé à la fin de
La Tène C2 par l’enceinte massive en terre, orientée
exactement de la même façon, mais décalée un peu
vers le sud-ouest.
Trois Viereckschanzen ont livré les traces d’une
destruction brutale. À Ladenburg, les fouilles ont mis
au jour des fragments de torchis brûlés dans le fossé. À
Nordheim I et II, après des incendies qui avaient ravagé
les constructions, les bâtiments furent rasés au sol et les
structures en creux furent comblées avec les décombres.
Sur deux tiers des sites pris en compte, des céramiques,
des amphores et des objets métalliques qui datent de
l’époque romaine ont été trouvés. Ces objets datent
surtout du IIe et du IIIe siècle ap. J.-C., seuls quelquesuns sont du Ier siècle ap. J.-C. ou encore de l’époque
Fig. 20 – Utilisation du terrain avant la construction d’une
enceinte fossoyée.
augustéenne. Ce matériel romain est en général attesté
en faible quantité, sauf à Ehningen, où le mobilier
romain piégé dans les couches supérieures des fossés
et de quelques fosses est presque aussi fréquent que le
mobilier laténien. Ce mobilier se compose de tessons
de céramique fine et grossière très fragmentés, d’une
spatule en bronze, de blocs de pierre, de tuiles, de
deux fragments d’une colonne de Jupiter et d’un relief
représentant Mars et Victoire. Il reposait sur une
couche d’humus de couleur brun foncé qui le séparait
nettement des couches contenant les objets laténiens. À
Hardheim-Gerichtstetten, un bâtiment quadrangulaire
en pierre a été érigé à l’intérieur de l’enclos.
III. ESSAI D’UNE REDÉFINITION DES
VIERECKSCHANZEN ALLEMANDES
Fig. 21 – Bopfingen-Flochberg : enclos palissadés de La Tène B
(A) et C (C) qui précèdent la construction de la Viereckschanze
(D) (d’après Krause 2004, fig. 63).
Compte tenu de l’ancienneté et de l’étendue du
débat sur le caractère des enclos quadrangulaires de
La Tène finale en Allemagne du Sud, il nous paraît
utile d’évoquer quelques critères généraux qui peuvent
caractériser les lieux de culte, avant d’essayer de
redéfinir les Viereckschanzen. À titre d’hypothèse, nous
proposons de retenir les éléments suivants, établis
par C. Renfrew, pour mettre en évidence le caractère
religieux d’un site : premièrement, des rituels ont lieu
sur des lieux naturels particuliers ou dans des bâtiments
261
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
de culte. Cette sphère sacrée est, deuxièmement, nettement séparée de la sphère profane symboliquement ou
par des moyens architecturaux. Troisièmement, la
présence de la force surnaturelle peut s’exprimer par
des idoles ou par des symboles abstraits. Le culte de
cette force surnaturelle est, quatrièmement, accompagné
par des activités particulières, telles que des sacrifices
ou des prières, qui peuvent être indiqués par exemple
par des objets particuliers ou des représentations
iconographiques (Renfrew 1994, p. 51-52). Les rites se
caractérisent par le fait qu’ils suivent, en général,
toujours les mêmes règles précises et formalisées, et
qu’ils utilisent donc toujours les mêmes actions, gestes,
objets et symboles (Zipf 2003, p. 14-16). La mise en
évidence, à plusieurs reprises et peut-être sur plusieurs
sites, des mêmes activités, des mêmes contextes de
découverte et des mêmes objets, qui montrent une
disposition, une composition, un traitement, etc.,
exceptionnels, nous permet donc d’identifier les résidus
matériels d’actes rituels. Dans la pratique archéologique, il en découle que le contexte de la découverte, la
composition et l’état de conservation des objets sont
des éléments fondamentaux pour l’interprétation, et
que seulement la présence régulière et fréquente de
ces caractéristiques autorise à attribuer une vocation
cultuelle à un site.
Pour le deuxième Âge du Fer, les fouilles de sites
comme Bennecourt (Yvelines) (Bourgeois 1999),
Fesques (Seine-Maritime) (Mantel 1997 ), Gournay-surAronde (Oise) (Brunaux et al. 1985) – pour n’en citer
que quelques-uns – ont montré que les sanctuaires
laténiens sont caractérisés, entre autres, par leur
situation topographique particulière, la séparation très
nette de l’espace intérieur avec le monde extérieur,
l’absence de structures domestiques, la longévité de
l’occupation et parfois la construction d’un fanum galloromain au même emplacement. Le mobilier se compose
d’un grand nombre d’armes, de monnaies ou d’objets
personnels, souvent mutilés, alors que les déchets
domestiques sont absents. Les restes animaux témoignent d’un choix privilégié de certaines classes d’âge, de
certains sexes et de certaines parties. Ces restes ont pour
la plupart été déposées avec soin et selon une logique
précise (Arcelin, Brunaux 2003, p. 244-247).
En revanche, la localisation dans un milieu propice
à l’agriculture et à la colonisation, ainsi que l’existence
de nécropoles contemporaines, de greniers, de bâtiments semi-enterrés, de silos et d’installations de
production peuvent signaler l’usage profane d’un site.
Le matériel rencontré dans les habitats est surtout
262
constitué de céramiques et d’ossements animaux,
provenant de bêtes de tous âges, et portant des traces de
découpe, de feu et de carnivores, ainsi que, en quantité
généralement faible, d’outils, de déchets de production
ou de restes de plantes. Le nombre d’objets métalliques
– outils, parures, armes, monnaies, etc. – est généralement assez limité (Guillaumet, Nillesse 2000, p. 275276). La plupart du temps, ce mobilier est très fragmenté et détritique (Menez 1996, p. 168-170).
Si on applique ces critères aux Viereckschanzen
étudiées ici, il en ressort que toutes doivent être
considérées comme des habitats, des installations
agricoles isolées. Le choix de leurs lieux d’implantation
n’est pas déterminé par des besoins défensifs, mais est
surtout dû à la qualité du sol et à l’accès facile à l’eau.
Les enclos sont situés à proximité les uns des autres
et constituent ainsi un réseau assez dense de fermes
dispersées dans la campagne ou de petits groupes, que
l’on pourrait qualifier de hameaux. Malheureusement,
faute de fouilles dans des Viereckschanzen avoisinantes
et d’indices chronologiques précis, il est très souvent
impossible de savoir si deux sites coexistent ou pas
(Irlinger 2006, p. 81-82). Les Viereckschanzen font
partie d’un milieu ouvert, assez densément peuplé et
fortement influencé par des activités agro-pastorales.
L’absence de nécropoles contemporaines à proximité
des enclos s’explique par le fait que les tombes sont
généralement très rares à La Tène finale dans le BadeWurtemberg et en Bavière (Wieland 1996, p. 60-65 ;
Schefzik 2001, p. 154), où dominent peut-être d’autres
types de pratiques funéraires (voir ci-dessous).
Le voisinage évident entre les tertres funéraires
de l’Âge du Bronze et du premier Âge du Fer et les
Viereckschanzen a été utilisé par différents chercheurs
pour prouver la fonction cultuelle de ces dernières,
en cherchant leurs origines dans un culte des morts
et ancêtres qui remontait jusqu’à la fin de l’époque
hallstattienne (Bittel 1978, p. 10-12 ; Schiek 1982,
p. 229-231 ; Bittel 1990b, p. 70-71 ; Murray 1996, p. 137139). A. Reichenberger a pourtant pu mettre en
évidence que beaucoup de tumuli ne datent pas du
premier Âge du Fer, mais de l’Âge du Bronze ; une
continuité des lieux de culte dès l’époque hallstattienne
jusqu’à La Tène finale est donc impossible. Il existe
aussi des Viereckschanzen qui recoupent des tumuli
plus anciens (Reichenberger 1993b, p. 189-200). La
proximité de ces deux types de monuments archéologiques est probablement due à une concentration des
installations dans des régions propices à l’occupation
humaine qu’à un choix volontaire de l’emplacement
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
en raison d’une tradition cultuelle (Klein 1996, p. 168 ;
Wieland 1996, p. 46). De plus, les enclos comme les
tumuli se conservent mieux dans les régions couvertes
de forêts et peu exploitées par l’agriculture depuis le
Moyen Âge. Leur répartition apparemment semblable
reflète donc en réalité seulement des conditions de
conservation semblables (Reichenberger 1993a, p. 196197 ; Wieland 1996, p. 47-48).
Les Viereckschanzen adoptent toutes des plans
réguliers quadrilatéraux dont la subdivision en enclos
extérieurs et intérieurs, annexes et partitions internes
indique probablement la séparation de différentes
zones d’activités (Gransar et al. 1999, p. 429). Les mêmes
formes régulières se manifestent déjà à La Tène B et C à
travers les clôtures palissadées. Les talus et les fossés
n’ont pas de fonction défensive, mais servent au
contraire à la séparation de l’espace intérieur avec le
monde extérieur et à la signalisation de la propriété.
Ils remplissent ainsi surtout des fonctions symboliques, représentatives et ostentatoires, car l’architecture
des enclos et les constructions à l’intérieur de ceux-ci
reflètent le statut et le rang des occupants (par exemple
Collis 1996, p. 88-90 ; Rieckhoff 2002, p. 366 ; Malrain
2007, p. 18-19). La “surélévation artificielle” de la
surface intérieure par rapport au terrain à l’extérieur,
qui soulignait selon quelques chercheurs la particularité
des sites et qui semblait donc prouver la vocation
cultuelle des Viereckschanzen (Mansfeld 1981, p. 351368 ; Mansfeld 1989, p. 32-34), a en réalité été provoquée par de forts processus d’érosion, plus actifs
à l’extérieur qu’à l’intérieur des enclos, comme des
analyses sédimentologiques ont pu le démontrer pour
la Viereckschanze de Poing (Ebersberg, Bavière)
(Völkel 2001, p. 324-327). Les constructions se concentrent le long des talus et des fossés, afin de laisser
l’espace central de l’enceinte libre pour une cour. Parmi
les édifices, figurent des bâtiments sur poteaux et des
constructions semi-enterrées de taille et de forme très
différentes qui sont soit des édifices d’habitation, soit
des constructions à vocation agricole. Il existe en outre
des installations destinées au stockage et à l’approvisionnement en eau ainsi que des fours et des foyers.
Les structures ne se limitent pas toujours à l’espace
enclos par l’enceinte, mais se répartissent également
dans leur environnement immédiat. Les travaux de
transformation et de reconstruction sont fréquents.
Les grands édifices appelés “Umgangsbauten” ou
“Umgangstempel” (temples à galerie) ont jusqu’à
présent souvent été considérés comme les prédécesseurs celtiques en bois des fana, ou “sanctuaires de
C h a u v i g n y
tradition celtique” de l’époque gallo-romaine et donc
comme des temples, en raison de la ressemblance de
leurs plans, une pièce centrale entourée par une
galerie (Reichenberger 1993a, p. 382). Récemment, les
archéologues allemands ont toutefois réussi à dégager
le même type de construction au sein du “quartier
artisanal” de l’oppidum de Manching (Leicht 1998,
p. 628-632 ; Leicht 2002, p. 185-186), ainsi que dans des
petites agglomérations ouvertes comme Aschheim“DAWO 1997” (Schefzik 2001, p. 377), IngolstadtZuchering (Schubert 1995, p. 141-185) et StraubingLerchenhaid (Möslein 2003, p. 97-128). Des bâtiments
semblables ont récemment aussi été mis en lumière
en Lorraine (Deffressigne-Tikonoff, Tikonoff 2005,
p. 143). En revanche, aucun fanum gallo-romain n’a été
fouillé dans une Viereckschanze jusqu’à nos jours et
aucun fanum n’a été trouvé sur l’emplacement d’un
“Umgangsbau” laténien (Altjohann 1995a, p. 194). Tout
au contraire : les structures laténiennes mises au
jour sous les fana gallo-romains ne possèdent jamais
de galerie périphérique (Cabuy 1991, p. 27-31 ; Derks
1998, p. 168-177 ; Thoma 2000, p. 274). Le sanctuaire
laténien de Gournay-sur-Aronde (Oise) se caractérise,
par exemple, par la présence d’un bâtiment simple,
construit autour d’une fosse centrale. Le premier fanum
proprement dit n’y a été érigé qu’au IVe s. ap. J.-C.
(Brunaux et al. 1985, p. 112-117). Les premiers temples
“de tradition indigène” sont attestés en Gaule à partir
de la fin du Ier s. av. J.-C. (Fauduet 1993, p. 87-92). Le
fanum de Ribemont-sur-Ancre (Somme), construit vers
30 av. J.-C., paraît être influencé, quant aux matériaux
et aux techniques de construction, par l’architecture des
horrea des camps militaires romains (Brunaux 1999,
p. 213-217 ; Brunaux 2000, p. 133-156). La majorité
de ces temples ont pourtant été construits à la fin du
Ier siècle et au début du IIe siècle après notre ère, leur
monumen-talisation n’ayant souvent lieu qu’au cours
du IIe siècle ap. J.-C. (Gros 1996, p. 199-203). Il en suit
que le fanum ou temple à galerie n’a pas d’origine
laténienne, mais doit être considéré comme une
création architecturale originale des provinces nordoccidentales de l’Empire romain, conçue seulement
après la conquête romaine pour répondre à des transformations religieuses (Altjohann 1995a, p. 169-203).
Selon W. van Andringa, l’apparition de ce type de
monument à l’époque impériale pourrait être due à
la combinaison de deux éléments architecturaux
différents : une cella, abritant la statue de la divinité,
et un portique ou galerie périphérique (van Andringa
2002, p. 100-101), permettant la circulation des fidèles,
mais aussi l’exposition des imagines, des effigies des
empereurs, dans le cadre du culte impérial, ou des
évergètes du temple (van Andringa 2000, p. 38-43). Par
conséquent, une origine commune des fana gallo-
263
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
romains et des “Umgangsbauten” découverts dans les
Viereckschanzen de l’Allemagne méridionale et une
vocation cultuelle de ces derniers ne peuvent pas être
prises en considération. L’hypothèse d’une fonction
rituelle des bâtiments à galerie dans les Viereckschanzen
est, en outre, réfutée par le mobilier mis au jour à
l’intérieur de ceux-ci ou dans leur voisinage immédiat.
Celui-ci ne montre, en effet, ni une composition ni un
traitement particuliers et ne se distingue pas des
déchets issus des fosses dépotoirs habituelles (Wieland
2002a, p. 878). La distance entre la paroi de la “galerie”
et celle de la pièce centrale s’élevant parfois à moins
d’un mètre (Schefzik 2001, p. 129), même le terme
“bâtiment à galerie” ou “temple à galerie” est à
remettre en question. Il semble donc plus convenable
et plus neutre de qualifier ces grandes constructions,
dont la surface atteint parfois plus de 300 m2, de
“Repräsentationsbauten”, c’est-à-dire “bâtiments ostentatoires” (Schaich 2002, p. 352 note 42 ; Sievers 2003,
p. 32-34, 115-116).
Les puits des Viereckschanzen ont également
longtemps été sujets à controverse, car K. Schwarz et
d’autres chercheurs, comme W. Kimmig, avaient
interprété ceux de Holzhausen comme des “puits à
offrandes” en s’appuyant sur la scène de sacrifice sur
le chaudron de Gundestrup (Kimmig 1965, p. 138-139).
K. Schwarz était d’avis que la forte concentration de
nitrate dans le puits était due à des sacrifices sanglants
humains et animaux et, par conséquent, que le
pieux également découvert à l’intérieur de celui-ci
était un “poteau de culte” (Schwarz 1975, p. 341-347).
Aujourd’hui, cette analyse chimique s’étant révélée
extrêmement douteuse (Rieckhoff, Biel 2001, p. 229)
et les fouilles modernes ayant pu démontrer que la
plupart des puits dans les Viereckschanzen atteignaient
la nappe phréatique (Wieland 2002a, p. 866-874), on
suppose que les puits de Holzhausen sont le fruit de
forages de puits à eau qui n’ont pas abouti. De nos
jours, la nappe phréatique à Holzhausen se trouve
à une profondeur de 70 m à l’emplacement de la
Viereckschanze laténienne (Schaich 2002, p. 341-343 ;
Schwarz, Wieland 2005, p. 84). Le “poteau de culte”
pourrait correspondre à un élément appartenant à un
levier utilisé pour puiser l’eau (Schiek 1990b, p. 49-51).
Après leur abandon, la plupart des puits semblent avoir
été comblés rapidement par des déchets et de la terre
(Wieland 1996, p. 46-47).
Le mobilier provenant des Viereckschanzen est
généralement peu abondant par rapport à celui que
l’on rencontre dans les oppida ou dans les grandes
agglomérations ouvertes. D’un côté, ce fait s’explique
264
par la taille des enceintes et le faible nombre de leurs
habitants. De l’autre, ce manque de matériel est
certainement aussi dû à l’état de la recherche : les fossés,
qui livrent souvent la plupart du mobilier, ne sont en
général fouillés que partiellement (Schwarz, Wieland
2005, p. 77). De plus, comme les objets se concentrent
souvent dans les couches supérieures des structures,
les sites les plus érodés sont normalement aussi les
plus pauvres (Malrain 2000b, p. 16-18). Le matériel mis
au jour dans les Viereckschanzen se compose en effet,
presque exclusivement, de déchets et d’objets perdus et
il est généralement très fragmenté et mal conservé. Il
s’agit principalement de tessons de céramique, mais
aussi de petits objets de la vie quotidienne – fusaïoles,
pesons, éléments de parure, ustensiles de cuisine,
couteaux, etc. Les outils comme les meules, les pierres à
affûter, les socs d’araire, les faux, les haches ou les forces
sont utilisés pour des activités domestiques ou agricoles
et servent à la production et la transformation des
matières premières animales ou végétales ou à l’entretien de l’outillage et de la maison. Les rares restes
végétaux conservés sont des indices du caractère rural
de l’environnement, de la pratique de l’agriculture
et du stockage des céréales et des légumineuses.
Une production artisanale spécialisée qui dépasse les
besoins personnels des habitants n’est pas attestée dans
les Viereckschanzen à l’heure actuelle (Wieland 2001,
p. 233-234). Les rares scories et creusets mis au jour
témoignent plutôt des activités de forge nécessaires
à l’échelle domestique ou locale pour entretenir et
réparer les aménagements et les biens de consommation courante (voir Malrain, Nillesse 2005, p. 357).
Néanmoins, ces établissements ruraux de l’Allemagne
du Sud ne constituaient pas des unités d’habitat
complètement autonomes et autosuffisantes (ainsi
Wieland 2002b, p. 271). La découverte de biens tels que
la céramique fine, les moules à sel, les amphores ou les
monnaies montre qu’ils prennent part, à divers degrés,
aux échanges à courte et à longue distance (Rieckhoff
2002, p. 364).
Les ossements animaux retrouvés dans les Viereckschanzen allemandes correspondent aux déchets
provenant de l’abattage du bétail, de la cuisine et de la
production artisanale mis en évidence dans les agglomérations laténiennes. Ils sont très fragmentés et
montrent des traces de découpe, de feu, de carnivores
et des intempéries (Méniel 2001, p. 18-31). Après un
certain temps passé à la surface, ils ont été piégés dans
les structures en creux.
Les ossements humains fragmentés qui proviennent, comme les déchets habituels, des fossés et des
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
fosses de quelques Viereckschanzen doivent probablement être interprétés, par analogie avec les ossements
erratiques attestés dans les agglomérations ouvertes ou
les grands oppida du Sud de l’Allemagne comme
Manching (Lange 1983, p. 105-112 ; Hahn 1999, p. 137141), comme des restes d’un traitement particulier
du corps des défunts. Celui-ci prévoyait vraisemblablement l’exposition prolongée du corps humain après
la mort, puis la découpe et enfin la crémation d’une
partie des restes, tandis que l’autre partie était rejetée,
à un moment ou un autre, dans les fosses d’habitat ou
les fossés (Rieckhoff, Biel 2001, p. 264-265 ; voir à ce
propos aussi Metzler et al. 1999, p. 404-415 et 443-448).
L’interprétation des figures sculptées de FellbachSchmiden et de Mšecké Žehrovice posent toujours
problème. Longtemps, la tête humaine de Mšecké
Žehrovice a été considérée comme une représentation
divine (Megaw, Megaw 1988, p. 639 ; Haffner 1995,
p. 33) qu’on avait enterrée “respectueusement, même
pieusement” au moment de son abandon (Venclová
1989, p. 146). Pourtant, elle a été découverte, déjà
brisée en plusieurs morceaux, dans une fosse dépotoir
remplie de déchets qui ne se distinguent pas des rejets
domestiques habituels (tessons de céramique, ossements
animaux très fragmentés, restes de fabrication en lignite,
etc.) à l’extérieur de la Viereckschanze (Megaw 1998,
p. 284). Cette situation de découverte rappelle celle des
bustes endommagés de Paule (Côtes-d’Armor), mis au
jour dans les couches de remplissage de deux fossés,
voire dans un souterrain, et montrant des traces de feu,
qu’Y. Menez interprète comme les images des ancêtres
jetées lors de l’abandon du site (Menez 1999, p. 357408). Une telle interprétation doit également être prise
en compte pour la tête sculptée de Mšecké Žehrovice.
Les statues en bois de Fellbach-Schmiden, quant à
elles, proviennent également d’une couche de remblai,
composée de tessons de céramique, d’ossements
animaux, de fragments de torchis brûlés, de charbons
de bois et de pierres brûlées, sur laquelle reposait une
couche de fumier. La vocation cultuelle de ces sculptures, souvent considérées comme des images de
culte représentant le “seigneur des animaux” (Wieland
1999b, p. 36-44), n’est, par conséquent, pas assurée.
Une fonction comme “simples” éléments décoratifs du
puits, par exemple, doit également être pris en compte.
Néanmoins, le domaine cultuel n’était probablement
pas totalement absent des Viereckschanzen allemandes.
Les dépôts d’outils et d’armes découverts à KönigheimBrehmen, Nordheim II, Plattling-Pankofen et peut-être
C h a u v i g n y
Mengen-Ennetach témoignent – à travers leur mise
en place, leur composition et leur intégrité – d’activités
cultuelles qui ont pu être pratiquées au sein des
habitats. Il en va peut-être de même pour un crâne de
bœuf sans mandibule, des mandibules et des omoplates
de bœuf complets, découverts en grand nombre dans
le fossé de l’enceinte de Nordheim I (voir à ce propos
Malrain et al. 2002, p. 209-211).
La longévité de certaines Viereckschanzen, qui se
manifeste par exemple par la succession à la clôture
palissadée d’un enclos en terre au même emplacement,
visible entre autres à Bopfingen-Flochberg, ainsi que
l’emprise importante au sol des remparts, des fossés et
aussi des grands bâtiments témoignent non seulement
de la volonté des propriétaires de prendre possession
de ces endroits pour une longue période, mais encore
d’une stabilisation d’habitats ruraux jusque-là plus
mobiles. La destruction volontaire des enceintes et
des structures et les travaux de déblaiement après un
incendie, qui ont précédé, à Nordheim I et II, et, peutêtre, à Ladenburg, l’abandon définitif des habitats,
pourraient, quant à eux, refléter le souhait d’exclure la
réutilisation de ces sites. Souvent, cette destruction
volontaire est mise en relation avec le récit de César sur
le départ des Helvètes en 58 av. J.-C. (B.G. I, 5), qui
avaient détruit leurs villes, villages et fermes avant
de quitter le pays afin de rendre le retour impossible
(Wieland 2002a, p. 876). L’abandon des Viereckschanzen a eu lieu pendant la première moitié du
Ier siècle av. J.-C., à la fin de La Tène D 1b ou au début
de La Tène D 2a, au cours d’une période pendant
laquelle tous les habitats d’Allemagne du Sud semblent
avoir été abandonnés. Par conséquent, une continuité
entre l’époque laténienne et l’époque romaine (Rieckhoff
1995, p. 187-189 ; Rieckhoff 2006, p. 409-434. Contre
Wieland 1996, p. 181-182 ; Zanier 2004, p. 237-264)
et une substitution des Viereckschanzen laténiennes
par des villae rusticae romaines ne peuvent pas être
proposées (contre Zanier 2005, p. 207-236). Le mobilier
romain trouvé dans les Viereckschanzen en Allemagne
du Sud indique un hiatus entre la fin de l’Âge du Fer et
prouve au mieux une fréquentation temporaire, mais
pas une occupation stable des enclos laténiens après
la conquète romaine (Wieland 1999a, p. 113-117). Il
pourrait provenir des villae, vici ou camps militaires
romains installés sous l’Empire à proximité des
Viereckschanzen abandonnées depuis longtemps. C’est
l’hypothèse retenue pour Ehningen, particulièrement
riche en matériel romain (Luik 1999, p. 267).
265
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
IV. POINTS COMMUNS ET DIFFÉRENCES
ENTRE LES VIERECKSCHANZEN DU SUD DE
L’ALLEMAGNE ET LES ÉTABLISSEMENTS
RURAUX DU NORD DE LA FRANCE
L’étude des 18 sites a montré que les Viereckschanzen
du Sud de l’Allemagne sont des établissements ruraux
qui constituent selon toute vraisemblance les unités de
base de l’exploitation du sol pendant la fin de l’Âge du
Fer. Quant à leur fonction, les Viereckschanzen correspondent donc aux fermes laténiennes découvertes en
France au cours des deux dernières décennies. C’est
pourquoi se pose la question de savoir si les fermes
édifiées de part et d’autre du Rhin se ressemblent
aussi en ce qui concerne la localisation, le contexte,
l’organisation spatiale, les constructions, le mobilier, la
chronologie et la hiérarchisation des sites. Or, malgré
quelques essais de recensement et de classification des
enceintes quadrangulaires dans l’Est de la France, par
exemple en Lorraine (Buchsenschutz 1984, p. 231-236 ;
Olivier 1989, p. 97-106), le nombre des sites ayant
fait l’objet de recherches systématiques, notamment de
fouilles, dans les régions voisines de l’Allemagne, est
limité. Pour cette raison, nous proposons de comparer
les Viereckschanzen présentées ci-dessus à un certain
nombre d’habitats situés dans le Nord et Nord-Ouest
Fig. 22 – Liste des établissements ruraux français étudiés dans
cette contribution.
266
de la France, où les sites fouillés sont nombreux. Ont
été retenus les sites d’Arras (Pas-de-Calais), Beauvais
(Oise), Braine (Aisne), Fontenay-le-Comte (Vendée),
Herblay (Val-d’Oise), Jaux (Oise), Louvres (Vald’Oise), Marcé “L’Hélouine” (Maine-et-Loire), Marcé
“Le Deffroux” (Maine-et-Loire), Montmartin (Oise),
Paule (Côtes-d’Armor), Plouër-sur-Rance (Côtesd’Armor) et Pont-Rémy (Somme), en fonction de la
documentation accessible (fig. 22).
Cette comparaison démontre en effet certaines
différences entre les Viereckschanzen allemandes et
les établissements ruraux français. La coexistence de
gisements funéraires et d’enclos d’habitat contemporains est seulement attestée pour la France, par
exemple à Jaux et à Pont-Rémy, mais jamais pour
l’Allemagne. À la différence de quelques sites de la
France septentrionale, aucune Viereckschanze ne
possède de fossés à prédominance curviligne mais
elles adoptent en général des plans beaucoup plus
géométriques et plus standardisés. Il en va de même
pour les prédécesseurs des Viereckschanzen, les enclos
palissadés datant de La Tène moyenne, qui présentent
également des formes quadrangulaires, alors que les
enclos curvilignes sont encore prédominants dans le
Nord et Nord-Ouest de la France à La Tène ancienne et
moyenne (Malrain, Pinard 2000, p. 179 ; Pommepuy
et al. 2000, p. 201 ; Malrain et al. 2002, p. 153). Ici, les
enclos réguliers semblent se multiplier seulement à
partir de La Tène moyenne pour devenir majoritaires à
La Tène finale, atteignant jusqu’à 52 % de la totalité des
enclos (Malrain, Pinard 2006, p. 56-57). C’est ce que
montrent les exemples de Pont-Rémy, qui a un plan
ovale à La Tène C, puis un plan régulier à La Tène finale,
ou encore l’enclos d’Arras, qui est irrégulier jusqu’à
la fin de l’époque laténienne. On note aussi que les
enceintes allemandes possèdent souvent une structure
plus simple que les enclos français comme Louvres,
présentant moins souvent une partition interne ou des
annexes. La taille moyenne des enclos principaux
(intérieurs) des Viereckschanzen étudiées s’élève à
1,04 ha, tandis que les enclos internes des sites français
possèdent en moyenne une surface de 0,75 ha (fig. 23).
Les fossés des Viereckschanzen étaient en moyenne
plus larges et plus profonds et ne présentent jamais
d’interruptions ou d’ouvertures. En France, au contraire,
les fossés sont souvent interrompus à l’emplacement
de la porte. Les Viereckschanzen ont toujours une seule
entrée, jamais orientée vers le nord, à la différence de
quelques établissements ruraux en France qui en ont
parfois plusieurs. C’est par exemple le cas de Fontenayle-Comte, possédant deux entrées (fig. 24) ou d’Arras
qui en a quatre. Les entrées des fermes en France sont
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
C h a u v i g n y
ˇ
ˇ
Fig. 23 – Surface des enclos intérieurs des établissements ruraux en France et en Allemagne.
Fig. 24 – Fontenay-le-Comte (Vendée) :
enclos à prédominance curviligne, avec
plusieurs entrées, en forme d’entonnoir et
de couloir (d’après Nillesse 2003b, fig. 4).
267
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
parfois aménagées en forme de chicanes, d’antennes
ou de couloirs et peuvent être orientées vers les
quatre points cardinaux. Pour les types de construction, on note peu de différences, à part le fait que les
grands bâtiments, d’une surface de plus de 75 m2, sont
beaucoup plus rares sur les établissements ruraux
français que sur les sites allemands. Dans les fermes
prises en compte, on en trouve seulement à Arras et
à Paule. En revanche, aucune Viereckschanze n’a livré
d’installations de production spécialisées comme la
forge de Paule ou l’atelier à sel de Pont-Rémy. La
composition du mobilier ne montre pas de différences
fondamentales, même si quelques catégories d’objets,
comme les amphores, sont particulièrement rares dans
les Viereckschanzen en Allemagne du Sud. D’autres,
telles que la céramique d’importation romaine, attestée
en faible quantité à Beauvais, Braine, Fontenay-leComte et Plouër-sur-Rance, les éléments d’harnachement du cheval comme les mors de Fontenay-le-Comte,
de Plouër-sur-Rance et de Louvres, les éléments de char,
retrouvés à Fontenay-le-Comte et Plouër-sur-Rance, ou
encore les ossements de grands chevaux d’importation
romaine mis en évidence à Montmartin, manquent
complètement sur les sites allemands étudiés. Des
habitats dont la fondation remonte à l’époque
hallstattienne (Plouër-sur-Rance) ou à La Tène ancienne
(Paule) ne se trouvent qu’en France. En revanche, les
clôtures palissadées, qui ont quelquefois précédé la
construction du talus et du fossé des enclos et qui
ont la même orientation et la même forme que les
Viereckschanzen plus récentes, sont apparemment une
particularité de l’Allemagne. Une évolution continue
des sites jusqu’après la conquête romaine, telle qu’elle
a été constatée pour les enclos de Paule et Plouër-surRance, ou jusqu’à l’époque flavienne comme à PontRémy, n’est attestée que pour le Nord et le Nord-Ouest
de la France.
D’après F. Malrain, il est possible de diviser les
établissements ruraux situés dans le Nord de la France,
dans la vallée de l’Oise, en quatre rangs hiérarchiques à
partir de : premièrement, l’énergie collective nécessaire
à leur construction ; deuxièmement, la quantité et la
qualité du mobilier rencontré sur ces sites ; et troisièmement la quantité et la qualité de la consommation
carnée. Les fermes du quatrième rang sont caractérisées
par quelques fossés isolés, quelques rares édifices ou
autres structures et la pauvreté du mobilier. Les sites
du troisième rang dont, selon F. Malrain, la majorité
des installations agricoles de la vallée de l’Oise font
partie, sont délimités par des fossés dont la largeur et
la profondeur peuvent atteindre entre 0,2 m et 1 m.
Ils livrent peu de mobilier de caractère commun ; l’alimentation carnée est de mauvaise qualité. Les fermes
268
du “deuxième rang” sont moins fréquentes. La largeur
et la profondeur de leurs fossés varient entre 1,5 m et
3,5 m. L’architecture des bâtiments et des systèmes
d’entrée est variée. Le mobilier se compose de
céramiques, d’outils, d’armes, de parures et d’un grand
nombre d’ossements animaux qui témoignent du haut
niveau de la consommation carnée. Certaines de ces
fermes sont installées sur de légères hauteurs dominant
l’environnement immédiat. Le premier niveau est
caractérisé par l’existence de plusieurs enclos et de
plusieurs habitations, c’est-à-dire par une division très
nette de l’espace, par une architecture élaborée, ainsi
que par un mobilier riche, comportant des objets
d’importation qui attestent de relations économiques à
longue distance, et une nourriture carnée de haute
qualité. Sur ces sites, des banquets se sont déroulés
(Malrain 2000a, p. 248-258 et 322-327 ; Malrain et al.
2002, p. 137-145). Au sommet ou encore au-delà de
cette hiérarchie d’habitats ruraux isolés, existent des
sites tels que Montmartin ou Paule qui sont qualifiés,
en raison de leur taille, de leur position stratégique
facile à défendre et de leurs systèmes de fossés et
talus conçus selon des points de vue ostentatoires et
fortificatifs, de “résidences aristocratiques” (Brunaux,
Méniel 1997, p. 239-242 ; Menez, Arramond 1997,
p. 143-152).
Il est évident que les Viereckschanzen ne peuvent
pas simplement être intégrées dans ce schéma de
classification français. Est-il néanmoins possible de
mettre en évidence des statuts sociaux différents parmi
les habitats ruraux de l’Allemagne du Sud ? Ceux-ci se
sont révélées en moyenne plus ostentatoires et plus
élaborées que la majorité des sites contemporains
dans le Nord de la France. Entre elles en revanche, elles
montrent moins de différences concernant la conception, la taille et l’aménagement des enceintes et des
bâtiments que les installations agricoles françaises
de la fin de l’Âge du Fer. Jusqu’à présent, des sites
exceptionnels, comparables à ceux de Montmartin et
Paule, n’ont pas encore été découverts dans le Sud de
l’Allemagne. De petits sites aux fossés peu imposants,
dont la largeur et la profondeur atteignent entre 0,2 m
et 1 m, c’est-à-dire le type de ferme le plus fréquent
en France (Malrain 2000a, p. 253), y font également
défaut. En revanche, il existe à la fin de l’Âge du Fer
en Allemagne du Sud de petits habitats ruraux sans
enclos et peu stables, comme Poing “Siemens 19861988” (Ebersberg, Bavière) (Schefzik 2001, p. 243-244).
Malheureusement, leurs traces étant très fugaces et
difficiles à repérer par l’archéologie, ces fermes ouvertes
sont encore peu connues et étudiées (Reichenberger
1993a, p. 373-376 ; Schefzik 2001, p. 146-147). À l’inté-
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
rieur du groupe des Viereckschanzen, c’est le mobilier
qui permet d’établir des distinctions entre les divers
sites bien que certaines catégories d’objets importantes
pour la classification selon le schéma de Malrain,
comme les animaux et les céramiques importés ou
les amphores, y soient absentes ou très rares. Le matériel de certains enclos, tels que Arnstorf-Wiedmais,
Blaufelden ou Pfaffenhofen-Beuren, se limite pour
l’essentiel à la céramique grossière, à peu d’ossements
animaux, à quelques outils et à très peu d’éléments de
parure. D’autres, comme Mšecké Žehrovice, Nordheim
I, Nordheim II et Riedlingen, ont livré un mobilier
plus riche, constitué de céramique fine, de vaisselle
métallique, de différents éléments de parure en métal,
lignite, verre ou ambre, parfois des amphores, des
monnaies ou des ustensiles de toilette et beaucoup
d’ossements animaux. D’après S. Rieckhoff, il est possible
de diviser les Viereckschanzen en deux catégories socioéconomiques à partir de leurs schémas de construction
et de la qualité de leur mobilier. Ce sont le “type
Wiedmais”, moins impressionant et plus pauvre, et le
“type Riedlingen” qui est caractérisé par un enclos,
des édifices plus ostentatoires et un mobilier plus
abondant (Rieckhoff 2002, p. 364-367). Il en ressort
par conséquent que les habitats ruraux en Allemagne
du Sud sont également divisés hiérarchiquement à
La Tène finale. Les fermes définies par un enclos, les
Viereckschanzen, se trou-vent vraisemblablement à
la tête de cette hiérarchie pyramidale ; les habitats
ouverts à la base. Néanmoins, cet ordre hiérarchique
est, selon l’état de la recherche actuelle, moins
prononcé dans le Sud de l’Allemagne que celui des
établissements ruraux dans le Nord et le Nord-Ouest
de la France. L’identification aux aedificia de César
apparaît donc justifiée, dans la mesure où ce terme
est utilisé pour désigner divers types d’habitat, non
seulement les lieux de séjour des grands proprié-taires,
mais aussi les granges et les simples fermes (Malrain
2000a, p. 16-20). Or, à l’heure actuelle, il semble encore
prématuré d’attribuer avec certitude une des deux catégories de sites mises en évidence à une “aristocratie
foncière”.
CONCLUSION
Cette contribution a montré que les Viereckschanzen
en Allemagne du Sud ne sont pas des sanctuaires,
mais des établissements ruraux qui possèdent, malgré
quelques différences architecturales et socio-économiques,
les mêmes fonctions que les habitats isolés en milieu
rural dans la Gaule à la fin de l’Âge du Fer. Il est évident
que des différences régionales, concernant par exemple
C h a u v i g n y
l’organisation sociale, se manifestent entre deux aires
géographiques du monde celtique aussi éloignées que
l’Allemagne méridionale et la France septentrionale.
Un premier aperçu des habitats ruraux découverts
récemment dans l’est de la France pourrait peut-être
indiquer que ceux-ci ressemblaient plus aux Viereckschanzen qu’aux fermes du Nord et du Nord-Est
présentées ici : ces installations agricoles de l’Est de
la Gaule adoptent pour la plupart, un plan quadrangulaire ou légèrement rectangulaire (Nouvel 2005,
p. 334) ; leurs fossés sont ininterrompus et présentent
un profil en V (Drouet 2005, p. 300-301). Mais cette
hypothèse préliminaire reste naturellement à vérifier
par des études plus approfondies.
Faut-il complètement abandonner le terme “Viereckschanze” au profit d’une expression plus neutre comme
“Rechteckhof” ou “Viereckhof” ? Une telle substitution serait parfaitement justifiée, si nous continuions à
utiliser le terme “Viereckschanze” selon la définition
de K. Schwarz. Elle n’est pas forcément nécessaire si
nous recourons à la définition originale de ce terme,
établie par P. Reinecke il y a presque 100 ans, qui
l’employait pour désigner des habitats ruraux fortifiés,
même si nous doutons aujourd’hui de la fonction
fortificative et défensive de ces monuments.
Malgré la redéfinition des Viereckschanzen, il ne
faut toutefois pas tomber dans l’autre extrême aujourd’hui, en interprétant tous les sites laténiens délimités
par un enclos comme des fermes. Un enclos est, quant
à lui, d’abord une structure neutre. Ce sont seulement
les structures et les objets retrouvés à l’intérieur qui
peuvent nous révéler sa destination. Néanmoins, il est
vrai aussi que l’archéologie allemande n’a pas encore
mis en évidence des lieux de culte laténiens en
Bavière et dans le Bade-Wurtemberg, semblables aux
grands sanctuaires découverts en Gaule au cours des
trente dernières années, à part quelques rares exceptions comme les “sanctuaires” au centre de l’oppidum
de Manching (Schubert 1983, p. 10-18 ; Sievers 1991,
p. 146-153 ; Fichtl et al. 2000, p. 181-183). Un sanctuaire, dont les origines remontent à La Tène D 2, a été
fouillé au Martberg (Cochem-Zell, Rhénanie-Palatinat),
mais en pays trévire à l’ouest du Rhin (Thoma 2007,
p. 55-76), ainsi qu’un autre datant du IIIe siècle av.
J.-C., à Roseldorf-Sandberg en Autriche (Weinviertel,
Autriche du Nord) (Holzer 2007, p. 77-90). À la
Schnippenburg près d’Ostercappeln en Allemagne
centrale (Osnabrück, Basse-Saxe), une petite fortification
ovale d’une surface de 1,46 ha, située dans la moyenne
montagne au bord de la grande plaine de l’Allemagne
269
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
du Nord (“Norddeutsche Tiefebene”), a livré un grand
nombre de dépôts, contenant à peu près 1 700 objets en
fer et en bronze (armes, éléments de parure, outils,
éléments d’harnachement), environ 50 céramiques,
ainsi que quelques objets en pierre (Möllers 2007, p. 145). En revanche, dans de vastes secteurs géographiques
des découvertes semblables font défaut. Les fouilles à
venir montreront s’il s’agit d’une lacune de la recherche
ou d’une réalité qui nous prouve, une fois de plus, la
diversité de la société laténienne.
BIBLIOGRAPHIE
Altjohann 1995a : Altjohann (M.), Bemerkungen
zum Ursprung des gallo-römischen Umgangstempels.
In : Czysz (W.), Provinzialrömische Forschungen.
Festschrift für G. Ulbert zum 65. Geburtstag, Espelkamp
1995, p. 169-203.
Becker 1996 : Becker (H.), Ein keltischer Tempel als
Bewuchsmerkmal im Getreide – die Viereckschanze bei
Hartkirchen. In : Becker (H.) dir., Luftbildarchäologie
und Geophysik. Munich 1996 (Arbeitshefte des
Bayerischen Landesamtes für Denkmalpflege, 59),
p. 191-198.
Becker 2001 : Becker (H.), Prospektion und Visualisierung der spätkeltischen Viereckschanze von
Weiltingen (Lkr. Ansbach, Mittelfranken), Das Archäologische Jahr in Bayern t. 2000, 2001, p. 54-56.
Beeser 1988 : Beeser (J.), Die keltischen Viereckschanzen – vielleicht doch Viehgehege? Schwäbische
Heimat t. 39, 1988, p. 134-152.
Altjohann 1995b : Altjohann (M.), Gallo-römische
Umgangstempel und Bauten in Viereckschanzen. In :
Wieland (G.) dir., Keltische Viereckschanzen. Einem
Rätsel auf der Spur. Stuttgart 1999, p. 105-112.
Behrends 1981 : Behrends (R.-H.), Die Funde aus der
Viereckschanze von Gerichtstetten, Gem. Hardheim,
Neckar-Odenwald-Kreis, Fundberichte aus BadenWürttemberg t. 6, 1981, p. 311-326.
Ambs 1999 : Ambs (R.), Erste Ergebnisse der
Grabungen in der Viereckschanze von Beuren, Das
Archäologische Jahr in Bayern t. 1998, 1999, p. 62-65.
Bernhard 1986 : Bernhard (H.), Militärstationen und
frührömische Besiedlung in augusteisch-tiberischer
Zeit am nördlichen Oberrhein. In : Studien zu den
Militärgrenzen Roms III. Vorträge des 13. Internationalen Limeskongreß Aalen 1983. Stuttgart 1986
(Forschungen und Berichte zur Vor- und Frühgeschichte
in Baden-Württemberg, 20), p. 105-121.
van Andringa 2000 : van Andringa (W.), Le vase de
Sains-du-Nord et le culte de l’imago dans les sanctuaires gallo-romains. In : van Andringa (W.) dir.,
Archéologie des sanctuaires en Gaule romaine. Actes de
la table ronde, Université Jean Monnet de SaintÉtienne. Saint-Étienne 2000 (Centre Jean-Palerme,
Mém. XXII), p. 27-44.
van Andringa 2002 : van Andringa (W.), La religion en
Gaule romaine. Piété et politique (Ier au IIIe siècle ap.
J.-C.). Éd. Errance, Paris 2002, 336 p.
Arcelin, Brunaux 2003 : Arcelin (P.), Brunaux (J.-L.),
Sanctuaires et pratiques cultuelles. L’apport des
recherches archéologiques récentes à la compréhension
de la sphère religieuse des Gaulois. In : Arcelin (P.),
Brunaux (J.-L.) dir., Cultes et sanctuaires en France à
l’Âge du Fer. 2003 (Gallia, t. 60), p. 243-247.
Arnold 1992 : Arnold (B.), Le site hallstattien et
l’enceinte quadrangulaire laténienne de Marin-lesBourguignonnes (canton de Neuchâtel). In : Kaenel
(G.), Curdy (P.) dir., L’Âge du Fer dans le Jura. Actes du
XVe colloque AFEAF, Lausanne, 1991. 1992 (Cahiers
d’Archéologie Romande, 57), p. 309-315.
Auxiette et al. 2000 : Auxiette (G.), Desenne (S.),
Gransar (F.), Pommepuy (C.), Structuration générale
270
du site de Braine “La Grange des Moines” (Aisne) à La
Tène finale et particularités : présentation préliminaire.
In : Brunaux (J.-L.), Des enclos pour quoi faire ? Actes
de la table ronde de Ribemont-sur Ancre (Somme) (5-6
décembre 1999). Amiens 2000 (Revue Archéologique
de Picardie, 1/2), p. 97-103.
Bersu 1926 : Bersu (G.), Die Viereckschanze bei
Obereßlingen, Fundberichte aus Schwaben N. F. t. 3,
1926, p. 61-70.
Billamboz, Tegel 1998 : Billamboz (A.), Tegel (W.), Die
dendrochronologische Datierung der keltischen
Brunnenschächte von Riedlingen “Klinge”, Kreis
Biberach, Archäologische Ausgrabungen in BadenWürttemberg t. 1997, 1998, p. 73-76.
Bittel 1978 : Bittel (K.), Viereckschanzen und
Grabhügel – Erwägungen und Anregungen, Zeitschrift
für Schweizer Archäologie und Kunstgeschichte t. 35,
1978, p. 1-16.
Bittel 1990a : Bittel (K.), Forschungsgeschichte. In :
Bittel (K.), Schiek (S.), Müller (D.), Die Keltischen
Viereckschanzen. Stuttgart 1990 (Atlas archäologischer
Geländedenk-mäler in Baden-Württemberg, 1), p. 9-17.
Bittel 1990b : Bittel (K.), Zeitstellung und Zweck. In :
Bittel (K.), Schiek (S.), Müller (D.), Die keltischen
Viereckschanzen. Stuttgart 1990 (Atlas archäologischer
Geländedenkmäler in Baden-Württemberg, 1), p. 61-72.
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
Bittel et al. 1990 : Bittel (K.), Schiek (S.), Müller (D.),
Die keltischen Viereckschanzen. Stuttgart 1990 (Atlas
archäologischer Geländedenkmäler in Baden-Württemberg, 1).
Bouchette, Rösch 1996 : Bouchette (A.), Rösch (M.),
Keltische Pflanzenfunde aus Riedlingen, Kreis Biberach,
Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg
t. 1995, 1996, p. 132-137.
Bourgeois 1999 : Bourgeois (L.) dir., Le sanctuaire rural
de Bennecourt (Yvelines). Du temple celtique au
temple gallo-romain. Éd. Maison des Sciences de
l’Homme, Paris 1999 (Documents d’Archéologie Française, 77), 218 p.
Braasch 1985 : Braasch (O.), Beobachtungen an der
spätkeltischen Viereckschanze von Hartkirchen, Das
Archäologische Jahr in Bayern t. 1984, 1985, p. 89-90.
Brunaux 1999 : Brunaux (J.-L.) dir., Ribemont-sur-Ancre
(Somme). Bilan préliminaire et nouvelles hypothèses,
Gallia t. 56, 1999, p. 177-283.
Brunaux 2000 : Brunaux (J.-L.), Ribemont-sur-Ancre
(Somme) : du trophée celtique au lieu de culte public
gallo-romain. In : van Andringa (W.) dir., Archéologie
des sanctuaires en Gaule romaine. Actes de la table
ronde, Université Jean Monnet de Saint-Étienne.
Saint-Étienne 2000 (Centre Jean-Palerme, Mém. XXII),
p. 133-156.
Brunaux, Malagoli 2003 : Brunaux (J.-L.), Malagoli (C.),
La France du Nord (Champagne-Ardenne, Île-deFrance, Nord, Basse-Normandie, Haute-Normandie,
Pas-de-Calais, Picardie). In : Arcelin (P.), Brunaux (J.-L.)
dir., Cultes et sanctuaires en France à l’Âge du Fer,
Gallia t. 60, 2003, p. 9-73.
Brunaux, Méniel 1997 : Brunaux (J.-L.), Méniel (P.), La
résidence aristocratique de Montmartin (Oise) du IIIe
au IIe s. av. J.-C. Éd. La Maison des Sciences de l’Homme,
Paris 1997 (Documents d’Archéologie Française, 64),
272 p.
Brunaux et al. 1985 : Brunaux (J.-L.), Méniel (P.), Poplin
(F.), Gournay I. Les fouilles sur le sanctuaire et
l’oppidum. Paris 1985 (Revue Archéologique de
Picardie, n° spécial 4), 268 p.
Buchsenschutz 1984 : Buchsenschutz (O.), Structures
d’habitat et fortifications de l’Âge du Fer en France
septentrionale. Paris 1984 (Mémoires de la Société
Préhistorique Française, 18).
Buchsenschutz 1989 : Buchsenschutz (O.), Introduction. In : Buchsenschutz (O.), Olivier (L.) dir., Les
Viereckschanzen et les enceintes quadrilatérales en
Europe celtique. Actes du IXe colloque AFEAF,
Châteaudun, 1985. Éd. Errance, Paris 1989, p. 5-9.
C h a u v i g n y
Cabuy 1991 : Cabuy (Y.), Les temples gallo-romains des
cités des Tongres et des Trévires. Bruxelles 1991.
Casadei, Leconte 2000 : Casadei (D.), Leconte (L.),
Analyse spatiale d’un établissement rural de La Tène D1 :
Louvres/Le Vieux Moulin. In : Marion (S.), Blancquaert
(G.) dir., Les installations agricoles de l’Âge du Fer
en France septentrionale. Presses de l’École Normale
Supérieure, Paris 2000 (Études d’Histoire et d’Archéologie, VI), p. 37-73.
Čižmář 1973 : Čižmář (M.), Keltská “Viereckschanze”
u Ludéřova okr. Olomouc, Archeologické Rozhledy
t. 25, 1973, p. 77-81.
Collis 1996 : Collis (J. R.), Hill-forts, enclosures and
boundaries. In : Champion (T. C.), Collis (J. R.) dir.,
The Iron Age in Britain and Ireland : Recent Trends.
Sheffield 1996 (Recent Trends Series, 4), p. 87-94.
Conrady 1897 : Conrady (W.), Die “Schanze” bei
Gerichtstetten, Limesblatt t. 21, 1897, p. 588-592.
Dauber 1967 : Dauber (A.), Die Viereckschanzen von
Gerichtstetten (Kr. Buchen) und Brehmen (Kr.
Tauberbischofsheim). In : Miltenberg, Amorbach,
Obernburg, Aschaffenburg, Seligenstadt. Mayence 1967
(Führer zu vor- und frühgeschichtlichen Denkmälern,
8), p. 118-127.
Deffressigne-Tikonoff, Tikonoff 2005 : DeffressigneTikonoff (S.), Tikonoff (N.), L’habitat à la fin du
deuxième Âge du Fer en Meurthe-et-Moselle : présentation des données récentes. In : Fichtl (S.) dir.,
Hiérarchie de l’habitat rural dans le Nord-Est de la
Gaule à La Tène moyenne et finale. Publication des
journées d’étude de Nancy (22-23 novembre 2002).
Metz 2005 (Archaeologia Mosellana, 6), p. 103-150.
Derks 1998 : Derks (T.), Gods, Temples and Ritual
Practices. The Transformation of Religious Ideas and
Values in Roman Gaul. Amsterdam 1998.
Dornheim 2005 : Dornheim (S.), Mengen – eine
keltische Viereckschanze am Oberrhein, Gem.
Schallstadt-Wolfenweiler, Kreis Breisgau-Hochschwarzwald. In : Bräuning (A.) et al., Kelten am Hochund Oberrhein. Stuttgart 2005 (Führer zu archäologischen Denkmälern in Baden-Württemberg, 24),
p. 90-93.
Drda, Waldhauser 1971 : Drda (P.), Waldhauser (J.),
Oppida und Viereckschanzen, Archeologické Rhozledy
t. 23, 1971, p. 288-293.
Drexel 1931 : Drexel (F.), Templum, Germania t. 15,
1931, p. 1-6.
Drouet 2005 : Drouet (C.), Les fermes laténiennes
situées aux confluences des Tilles, de la Saône et du
271
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Doubs. In : Fichtl (S.) dir., Hiérarchie de l’habitat rural
dans le Nord-Est de la Gaule à la Tène moyenne et
finale. Publication des journées d’étude de Nancy
(22-23 novembre 2002). Metz 2005 (Archaeologia
Mosellana, 6), p. 299-312.
Eberl 1932 : Eberl (B.), Die Viereckschanze bei
Olgishofen, Schwäbisches Museum t. 8, 1932, p. 49-51.
Egloff 1982 : Egloff (M.), Découverte d’une enceinte
quadrangulaire celtique à proximité de La Tène,
Archäologie der Schweiz t. 5, 1982, p. 110-113.
Engels 1976 : Engels (H.-J.), Der Donnersberg :
Ausgrabungen, Forschungen, Geschichte. 1 Die
Viereckschanze : Grabung 1974/1975. Wiesbaden 1976.
Faßbinder, Irlinger 1999a : Faßbinder (W.), Irlinger
(W.), Ein Erdwerk unbekannter Zeitstellung bei
Riekhofen und die spätkeltische Viereckschanze bei
Unterhaimbuch, Lkr. Regensburg. Magnetometerprospektion und Luftbildarchäologie in der südlichen
Oberpfalz 1998, Beiträge zur Archäologie der Oberpfalz
und in Regensburg t. 3, 1999, p. 41-50.
Faßbinder, Irlinger 1999b : Faßbinder (W.), Irlinger
(W.), Combining Magnetometry and Archaeological
Interpretation: a Square Enclosure in Bavaria. In :
Faßbinder (W.), Irlinger (W.) dir., Archaeological Prospection. Third International Conference on Archaeological Prospection Munich. Munich 1999 (Arbeitshefte
des Bayerischen Landesamtes für Denkmalpflege, 108),
p. 95-99.
Faßbinder, Irlinger 2000 : Faßbinder (W.), Irlinger (W.),
Magnetometerprospektion der spätkeltischen Viereckschanze von Maxing, Das Archäologische Jahr in Bayern
t. 1999, 2000, p. 43-45.
Faßbinder, Irlinger 2005 : Faßbinder (W.), Irlinger (W.),
Magnetometerprospektion einer spätkeltischen Viereckschanze bei Pfeffenhausen (Lkr. Landshut, Niederbayern), Das Archäologische Jahr in Bayern t. 2004,
2005, p. 76-78.
Fauduet 1993 : Fauduet (I.), Les temples de tradition
celtique en Gaule romaine. Paris 1993.
Fichtl et al. 2000 : Fichtl (S.), Metzler (J.), Sievers (S.),
Le rôle des sanctuaires dans le processus d’urbanisation.
In : Guichard (V.), Sievers (S.), Urban (O.) dir., Les
processus d’urbanisation à l’Âge du Fer. Actes du
colloque, Glux-en-Glenne (8-11 juin 1998). Centre
archéologique européen du Mont Beuvray, Glux-enGlenne 2000 (Bibracte, 4), p. 179-186.
Fischer 1992 : Fischer (Th.), Römische Landwirtschaft
in Bayern. In : Bauern in Bayern. Von den Anfängen bis
zur Römerzeit. Straubing 1992 (Ausstellungskatalog
Gäubodenmuseum, 19), p. 229-275.
272
Friedrich 1997 : Friedrich (M.), Erste Ergebnisse von
Holzartenbestimmungen und dendrochronologischen
Untersuchungen an Hölzern der spätkeltischen
Viereckschanze bei Nordheim, Kr. Heilbronn, Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg t. 1996,
1997, p. 85-91.
Gransar et al. 1997 : Gransar (F.), Malrain (F.), Matterne
(V.), Analyse spatiale d’un établissement rural à enclos
fossoyés du début de La Tène finale : Jaux “Le camp du
Roi” (Oise). In : Bocquet (A.), Espaces physiques,
espaces sociaux dans l’analyse interne des sites du Néolithique à l’Âge du Fer. Actes du 119e congrès national
des sociétés historiques et scientifiques, Amiens, 1994.
Paris 1997, p. 159-181.
Gransar et al. 1999 : Gransar (F.), Auxiette (G.),
Desenne (S.), Henon (B.), Le Guen (P.), Pommepuy
(C.), Essai de modélisation de l’organisation de
l’habitat au cours des cinq derniers siècles avant notre
ère dans la vallée de l’Aisne. In : Braemer (F.), Cleuziou
(S.), Coudart (A.) dir., Habitat et société. XIXe Rencontres Internationales d’Archéologie et d’Histoire à
Antibes. Antibes 1999, p. 419-438.
Gros 1996 : Gros (P.), L’architecture romaine du début
du IIIe siècle av. J.-C. à la fin du Haut-Empire I. Les
monuments publics. Éd. Picard, Paris 1996, 504 p.
Guillaumet, Nillesse 2000 : Guillaumet (J.-P.), Nillesse
(O.), Les petits objets de quelques fermes gauloises :
approche méthodologique. In : Marion (S.), Blancquaert
(G.) dir., Les installations agricoles de l’Âge du Fer en
France septentrionale. Presses de l’École Normale
Supérieure, Paris 2000 (Études d’Histoire et d’Archéologie, VI), p. 251-276.
Haffner 1995 : Haffner (A.), Allgemeine Übersicht. In :
Haffner (A.), Heiligtümer und Opferkulte der Kelten.
Stuttgart 1995 (Sonderheft Archäologie in Deutschland),
p. 9-42.
Hahn 1999 : Hahn (E.), Zur Bestattungssitte in der
Spätlatènezeit. Neue Skelettfunde aus dem Oppidum
von Manching. In : Kokabi (M.), May (E.) dir., Beiträge
zur Archäozoologie und Prähistorischen Anthropologie
2. Konstanz 1999, p. 137-141.
Heukemes 1982 : Heukemes (B.), Neue archäologische
Entdeckungen zur keltischen Besiedlung von Ladenburg,
Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg
t. 1981, 1982, p. 83-85.
Heukemes 1983 : Heukemes (B.), Zur keltischen
Doppelschanze “Am Wasserbett” von Ladenburg,
Denkmalpflege in Baden-Württemberg t. 12, 1983,
p. 193-198.
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
Holzer 2007 : Holzer (V.), Roseldorf/Sandberg
(Österreich) – ein keltisches Heiligtum nach dem
Vorbild von Gournay-sur-Aronde. In : Groh (St.),
Sedlmayer (H.) dir., Blut und Wein. Keltisch-römische
Kultpraktiken. Akten des Kolloquiums am Frauenberg
bei Leibnitz (A) im Mai 2006. Éd. Monique Mergoil,
Montagnac 2007 (Protohistoire européenne, 10), p. 7790.
Irlinger 1996a : Irlinger (W.), Ergänzungen durch
15 Jahre Luftbildarchäologie zur Identifizierung
und Verbreitung der spätkeltischen Viereckschanzen in
Niederbayern und der südlichen Oberpfalz. In :
Schmotz (K.) dir., Vorträge des 14. Niederbayerischen
Archäologentages. Deggendorf 1996, p. 55-82.
Irlinger 1996b : Irlinger (W.), Die keltischen Viereckschanzen. Erkennungsmöglichkeiten verebneter Anlagen
im Luftbild. In : Becker (H.) dir., Archäologische Prospektion. Luftbildarchäologie und Geophysik. Munich
1996 (Arbeitshefte des Bayerischen Landesamtes für
Denkmalpflege, 59), p. 183-190.
Irlinger 2006 : Irlinger (W.), Die keltischen Viereckschanzen. In : Bayer-Niemeier (E.), Hagmann (S.),
Lauermann (E.) dir., Donau, Fürsten und Druiden.
Die Kelten entlang der Donau. Haugsdorf 2006, p. 7886.
Jansová 1968 : Jansová (L.), Mšecké Žehrovice und die
Frage der Viereckschanzen in Böhmen, Archeologické
Rozhledy t. 20, 1968, p. 470-489.
Jacques, Rossignol 2001 : Jacques (A.), Rossignol (P.), La
ferme indigène d’Arras “Les Bonnettes” (Pas-de-Calais).
In : Collis (J. R.) dir., Society and Settlement in Iron
Age Europe. L’habitat et l’occupation du sol en Europe.
Actes du XVIIIe colloque AFEAF, Winchester, 1994.
Sheffield 2001 (Collis Publications), p. 246-261.
Kimmig 1965 : Kimmig (W.), Zur Interpretation der
Opferszene auf dem Gundestrup-Kessel, Fundberichte
aus Schwaben N. F. t. 17, 1965, p. 135-143.
Klein 1992 : Klein (F.), Erste Untersuchungen in einer
Viereckschanze bei Riedlingen, Kreis Biberach, Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg t. 1991,
1992, p. 111-113.
Klein 1993 : Klein (F.), Zur weiteren Untersuchung der
Viereckschanze “Klinge” bei Riedlingen, Kreis Biberach,
Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg
t. 1992, 1993, p. 112-115.
Klein 1994 : Klein (F.), Zur Viereckschanze “Klinge”
bei Riedlingen, Kreis Biberach, Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg t. 1993, 1994, p. 119-120.
Klein 1995 : Klein (F.), Untersuchungen im Umkreis
der Viereckschanze “Klinge” bei Riedlingen, Kreis
C h a u v i g n y
Biberach, Archäologische Ausgrabungen in BadenWürttemberg t. 1994, 1995, p. 102-105.
Klein 1996 : Klein (F.), Zur Viereckschanze “Klinge” bei
Riedlingen, Kreis Biberach, Baden-Württemberg. In :
Schmotz (K.), Vorträge des 14. Niederbayerischen
Archäologentages. Deggendorf 1996, p. 155-172.
Klein 1997 : Klein (F.), Siedlungsarchäologie im
Zollhauser Tal bei Riedlingen, Kreis Biberach, BadenWürttemberg, Archäologische Ausgrabungen in BadenWürttemberg t. 1996, 1997, p. 91-94.
Klein 1998 : Klein (F.), Schachtanlagen in der
spätkeltischen Viereckschanze “Klinge”, Stadt Riedlingen, Kreis Biberach, Archäologische Ausgrabungen
in Baden-Württemberg t. 1997, 1998, p. 69-73.
Körber-Grohne 1999 : Körber-Grohne (H.), Der
Schacht in der keltischen Viereckschanze von FellbachSchmiden (Rems-Murr-Kreis) in botanischer und
stratigraphischer Sicht. In : Wieland (G.) dir., Die
keltischen Viereckschanzen von Fellbach-Schmiden
(Rems-Murr-Kreis) und Ehningen (Kr. Böblingen).
Stuttgart 1999 (Forschungen und Berichte zur Vor- und
Frühgeschichte in Baden-Württemberg, 80), p. 85-149.
Krämer, Schubert 1970 : Krämer (W.), Schubert (F.),
Die Ausgrabungen in Manching 1955-1961. Einführung
und Fundstellenübersicht. Stuttgart 1970 (Die Ausgrabungen in Manching, 1).
Krause 1992 : Krause (R.), Siedlungstopographie im
Egertal : Keltische Siedlungen und eine Viereckschanze.
In : Krause (R.) dir., Vom Ipf zum Goldberg. Stuttgart
1992 (Führer zu archäologischen Denkmälern in BadenWürttemberg, 16), p. 71-82.
Krause 2004 : Krause (R.), Keltische Viereckschanzen
der jüngeren Eisenzeit (3./2. Jh. v. Chr.) - ein spätkeltisches Zentrum auf dem Ipf? In : Krause (R.) dir.,
Der Ipf. Frühkeltischer Fürstensitz und Zentrum
keltischer Besiedlung am Nördlinger Ries. Stuttgart
2004 (Archäologische Informationen aus BadenWürttemberg, 47), p. 44-49.
Krause, Wieland 1993 : Krause (R.), Wieland (G.), Eine
keltische Viereckschanze bei Bopfingen am Westrand
des Rieses. Ein Vorbericht zu den Ausgrabungen und
zur Interpretation der Anlage, Germania t. 71, 1993,
p. 59-112.
Lange 1983 : Lange (G.), Die menschlichen Skelettreste
aus dem Oppidum von Manching. Stuttgart 1983 (Die
Ausgrabungen in Manching, 7).
Leicht 1998 : Leicht (M.), Die Bebauungsstrukturen.
In : Sievers (S.), Vorbericht über die Ausgrabungen
1996-1997 im Oppidum von Manching, Germania t. 76,
1998, p. 621-635.
273
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Leicht 2002 : Leicht (M.), Wirtschaftliche Strukturen
im Spiegel der Baubefunde von Manching. In : Dobiat
(C.), Sievers (S.), Stöllner (Th) dir., Dürrnberg und
Manching. Wirtschaftsarchäologie im ostkeltischen
Raum. Akten des Internationalen Kolloquiums in
Hallein/Bad Dürrnberg (7.-11.10.1998). Bonn 2002
(Kolloquien zur Vor- und Frühgeschichte, 7), p. 183191.
Leopold 2003 : Leopold (M.), Multivariate Analyse
von Geoarchiven zur Rekonstruktion eisenzeitlicher
Landnutzung im Umfeld der spätlatènezeitlichen
Viereckschanze von Poing, Lkr. Regensburg. Regensburg 2003 (Regensburger Beiträge zur Bodenkunde,
Landschaftsökologie und Quartärforschung, 2).
Lepetz, Méniel 2001 : Lepetz (S.), Méniel (P.), Les restes
animaux du site des “Bonnettes” à Arras (Pas-deCalais). In : Collis (J. R.) dir., Society and Settlement in
Iron Age Europe. L’habitat et l’occupation du sol en
Europe. Actes du XVIIIe colloque AFEAF, Winchester,
1994. Sheffield 2001 (Collis Publications), p. 262-268.
Luik 1999 : Luik (M.), Die römischen Funde aus
der Viereckschanze. In : Wieland (G.), Die keltischen
Viereckschanzen von Fellbach-Schmiden (Rems-MurrKreis) und Ehningen (Kr. Böblingen). Stuttgart 1999
(Forschungen und Berichte zur Vor- u. Frühgeschichte
in Baden-Württemberg, 80), p. 262-270.
Malrain 1994 : Malrain (F.), Les établissements ruraux
du second Âge du Fer dans les régions picarde et
ardennaise d’après les fouilles et les prospections
aériennes. In : Buchsenschutz (O.), Méniel (P.) dir., Les
installations agricoles de l’Âge du Fer en Île-de-France.
Actes du colloque, Paris, 1993. Paris 1994 (Études
d’Histoire et d’Archéologie, IV), p. 185-204.
Malrain 2000a : Malrain (F.), Fonctionnement et
hiérarchie des fermes dans la société gauloise du
IIIe siècle à la période romaine : l’approche des sites
de la moyenne vallée de l’Oise. Thèse de doctorat, Paris
2000.
Malrain 2000b : Malrain (F.), Contribution à l’étude
des fermes. In : Marion (S.), Blancquaert (G.) dir., Les
installations agricoles de l’Âge du Fer en France
septentrionale. Actes du colloque de Paris, 1997. Presses
de l’École Normale Supérieure, Paris 2000 (Études
d’Histoire et d’Archéologie, VI), p. 15-35.
Malrain 2007 : Malrain (F.), Habitats aristocratiques au
second Âge du Fer. Mise en évidence de la diversité des
élites par la confrontation des vestiges archéologiques,
Archéopages t. 19, 2007, p. 18-25.
Malrain, Nillesse 2005 : Malrain (F.), Nillesse (O.),
L’apport des sites de l’Est au dossier des habitats ruraux.
In : Fichtl (S.) dir., Hiérarchie de l’habitat rural dans le
274
Nord-Est de la Gaule à La Tène moyenne et finale.
Publication des journées d’étude de Nancy (22-23 novembre 2002). Metz 2005 (Archaeologia Mosellana, 6),
p. 351-358.
Malrain, Pinard 2000 : Malrain (F.), Pinard (E.), Les
enclos sur le territoire des Bellovaques et ses abords.
In : Brunaux (J.-L.), Des enclos pour quoi faire ? Actes
de la table ronde de Ribemont-sur Ancre (Somme) (56 décembre 1999). Amiens 2000 (Revue Archéologique
de Picardie, 1/2), p. 179-195.
Malrain, Pinard 2006 : Malrain (F.), Pinard (E.), Les
sites laténiens de la moyenne vallée de l’Oise du Ve au
Ier s. avant notre ère. Contribution à l’histoire de la
société gauloise. Amiens 2006 (Revue Archéologique de
Picardie, n° spécial 23), 268 p.
Malrain et al. 1994 : Malrain (F.), Méniel (P.), Talon
(M.), L’établissement rural de Jaux/Le Camp du Roi
(Oise). In : Buchsenschutz (O.), Méniel (P.) dir., Les
installations agricoles de l’Âge du Fer en Île-de-France.
Actes du Colloque de Paris, 1993. Presses de l’École
Normale Supérieure, Paris 1994 (Études d’Histoire et
d’Archéologie, IV), p. 159-184.
Malrain et al. 1996 : Malrain (F.), Gransar (F.), Matterne
(V.), Le Goff (I.), Une ferme gauloise de La Tène D1 et
sa nécropole : Jaux “Le Camp du Roi”(Oise), Revue
Archéologique de Picardie 3/4, 1996, p. 245-306.
Malrain et al. 2002 : Malrain (F.), Matterne (V.), Méniel
(P.), Les paysans gaulois (IIIe siècle - 52 av. J.-C.). Éd.
Errance, Paris 2002 (Collection des Hespérides), 236 p.
Mansfeld 1981 : Mansfeld (G.), Untersuchungen an
keltischen Viereckschanzen, Fundberichte aus BadenWürttemberg t. 6, 1981, p. 351-368.
Mansfeld 1989 : Mansfeld (G.), Les Viereckschanzen
dans le Bade-Württemberg. In : Buchsenschutz (O.),
Olivier (L.) dir., Les Viereckschanzen et les enceintes
quadrilatérales en Europe celtique. Actes du IXe colloque AFEAF, Châteaudun, 1985. Éd. Errance, Paris 1989,
p. 27-35.
Mantel 1997 : Mantel (E.) dir., Le sanctuaire de Fesques
“Le Mont du Val aux Moines” (Seine-Maritime). Bercksur-Mer 1997 (Nord-Ouest Archéologie, 8), 360 p.
Megaw, Megaw 1988 : Megaw (R.), Megaw (V.), The
stone head from Mšecké Žehrovice : a reappraisal,
Antiquity t. 62, 1988, p. 630-641.
Megaw 1998 : Megaw (R.), Megaw (V.), The stone head
from Mšecké Žehrovice : an essay on the human head
in early celtic art. In : Venclová (N.) et al., Mšecké
Žehrovice in Bohemia. Archaeological background to
a celtic hero. 3rd - 2nd century B.C. Sceaux 1998
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
(Chronothèque – Sources archéologiques de l’Europe
ancienne, 2), p. 281-292.
Menez 1996 : Menez (Y.), Une ferme de l’Armorique
gauloise : Le Boisanne à Plouër-sur-Rance (Côtesd’Armor). Éd. La Maison des Sciences de l’Homme,
Paris 1996 (Documents d’Archéologie Française, 58).
Menez 1999 : Menez (Y.) et collab., Les sculptures
gauloises de Paule (Côtes-d’Armor), Gallia t. 56, 1999,
p. 357-414.
Menez, Arramond 1997 : Menez (Y.), Arramond (J.-C.),
L’habitat aristocratique fortifié de Paule (Côtes- d’Armor),
Gallia t. 54, 1997, p. 119-155.
Méniel 1990 : Méniel (P.), Les restes animaux du fossé
gaulois de Beauvais “Les Aulnes du Canada”, Revue
Archéologique de Picardie 3/4, 1990, p. 97-107.
Méniel 1994 : Méniel (P.), Les restes d’animaux des
fossés de l’établissement gaulois d’Herblay (Vald’Oise). In : Buchsenschutz (O.), Méniel (P.) dir., Les
installations agricoles de l’Âge du Fer en Île-de-France.
Actes du colloque, Paris, 1993. Presses de l’École
Normale Supérieure, Paris 1994 (Études d’Histoire et
d’Archéologie, IV), p. 125-140.
Méniel 2001 : Méniel (P.), Les Gaulois et les animaux.
Élevage, repas et sacrifices. Paris 2001.
Metzler et al. 1999 : Metzler-Zens (N.), Metzler (J.),
Méniel (P.), Lamadeleine. Une nécropole de l’oppidum
du Titelberg. Luxembourg 1999 (Dossiers d’Archéologie du Musée National d’Histoire et d’Art, VI).
Möllers 2007 : Möllers (S.), Die Schnippenburg bei
Ostercappeln, Lkr. Osnabrück. Ein Zentralort mit
Kultplatzfunktion im nordwestlichen Ausläufer der
Mittelgebirgszone ? In : Möllers (S.), Schlüter (W.),
Sievers (S.) dir., Keltische Einflüsse im nördlichen
Mitteleuropa während der mittleren und jüngeren
Eisenzeit. Akten des Internationalen Kolloquiums in
Osnabrück (29. März bis 1. April 2006). Bonn 2007
(Kolloquien zur Vor- und Frühgeschichte, 9), p. 1-45.
Möslein 2003 : Möslein (S.), Spätkeltische Umgangsbauten von Straubing-Lerchenhaid. In : Schmotz (K.)
dir., Vorträge des 21. Niederbayerischen Archäologentags 2002. Rahden 2003, p. 93-131.
Müller 1986 : Müller (F.), Angeblich keltische Viereckschanzen am Oberrhein, Jahrbuch der Schweizerischen
Gesellschaft für Ur- und Frühgeschichte t. 69, 1986,
p. 133-147.
Murray 1996 : Murray (M.), Viereckschanzen and
Feasting: Socio-Political Ritual in Iron-Age Central
Europe, Journal of European Archaeology t. 3, 1996,
p. 125-152.
C h a u v i g n y
Neth 1996 : Neth (A.), Untersuchungen in einer
spätkeltischen Viereckschanze bei Nordheim, Kreis
Heilbronn, Archäologische Ausgrabungen in BadenWürttemberg t. 1995, 1996, p. 141-147.
Neth 1997 : Neth (A.), Zum Abschluss der Grabungen
in der keltischen Viereckschanze bei Nordheim,
Kr. Heilbronn, Archäologische Ausgrabungen in BadenWürttemberg t. 1996, 1997, p. 79-85.
Neth 1999 : Neth (A.), Zum Beginn der Ausgrabungen
in der zweiten Viereckschanze von Nordheim, Kreis
Heilbronn, Archäologische Ausgrabungen in BadenWürttemberg t. 1998, 1999, p. 121-124.
Neth 2000 : Neth (A.), Zum Fortgang der Ausgrabungen in der zweiten Viereckschanze bei Nordheim,
Kreis Heilbronn, Archäologische Ausgrabungen in
Baden-Württemberg t. 1999, 2000, p. 75-79.
Neth 2001 : Neth (A.), Zum Abschluss der Ausgrabungen in der zweiten Viereckschanze bei Nordheim,
Kreis Heilbronn, Archäologische Ausgrabungen in
Baden-Württemberg t. 2000, 2001, p. 80-84.
Neth 2005 : Neth (A.), Spätkeltische Gutshöfe. Die
Viereckschanzen bei Nordheim. In : Imperium
Romanum. Roms Provinzen an Neckar, Rhein und
Donau. Begleitband zur Ausstellung des Landes BadenWürttemberg im Kunstgebäude Stuttgart (1. Oktober
2005 bis 8. Januar 2006). Stuttgart 2005, p. 71-74.
Neth, Schatz 1996 : Neth (A.), Schatz (K.), Grabungen
in einer spätkeltischen Viereckschanze in Nordheim,
Kr. Heilbronn, Denkmalpflege in Baden-Württemberg
t. 25, 1996, p. 131-139.
Nillesse 1999 : Nillesse (O.), Le dépôt de Marcé
(Maine-et-Loire) : trois vases et objets métalliques. In :
Santrot (M.-H.), Santrot (J.), Meuret (J.-C.) dir., Nos
ancêtres les Gaulois aux marges de l’Armorique.
Catalogue d’exposition Musée Dobrée, Nantes 1999,
p. 124.
Nillesse 2003a : Nillesse (O.), Les établissements
ruraux gaulois de Marcé (Maine-et-Loire) et la
hiérarchisation des aedificia. In : Mandy (B.), de Saulce
(A.) dir., Les marges de l’Armorique à l’Âge du Fer.
Archéologie et Histoire : culture matérielle et sources
écrites. Actes du XXIIIe colloque AFEAF, Nantes (1316 mai 1999). Rennes 2003 (Revue Archéologique de
l’Ouest, Suppl. 10), p. 149-172.
Nillesse 2003b : Nillesse (O.), Les établissements
ruraux gaulois de la plaine de Luçon (Vendée). In :
Plouin (S.), Jud (P.) dir., Habitats, mobiliers et groupes
régionaux à l’Âge du Fer. Actes du XXe colloque AFEAF,
Colmar-Mittelwihr (16-19 mai 1996). Dijon 2003
(Revue Archéologique de l’Est, Suppl. 20), p. 275-288.
275
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Nouvel 2005 : Nouvel (P.), Les établissements ruraux
laténiens de Basse Bourgogne d’après les données de
prospections. Interprétation des données spatiales
d’après l’exemple de la cuesta crayeuse icaunaise. In :
Fichtl (S.) dir., Hiérarchie de l’habitat rural dans le
Nord-Est de la Gaule à la Tène moyenne et finale.
Publication des journées d’étude de Nancy (2223 novembre 2002). Metz 2005 (Archaeologia Mosellana, 6), p. 327-350.
Olivier 1989 : Olivier (L.), Les enceintes quadrangulaires en Lorraine : état de la question. In :
Buchsenschutz (O.), Olivier (L.) dir., Les Viereckschanzen et les enceintes quadrilatérales en Europe
celtique. Actes du IXe colloque AFEAF, Châteaudun,
1985. Éd. Errance, Paris 1989, p. 97-106.
Opravil 1998 : Opravil (E.), Plant macro-residues. In :
Venclová (N.) et al., Mšecké Žehrovice in Bohemia.
Archaeological Background to a Celtic Hero. 3rd – 2nd
century B.C. Sceaux 1998 (Chronothèque – Sources
archéologiques de l’Europe ancienne, 2), p. 295-304.
Paret, Bersu 1917-1922 : Paret (O.), Bersu (G.),
Heiligkreuztal. Keltische Viereckschanzen im Oberamt
Riedlingen, Fundberichte aus Schwaben N. F. t. 1, 19171922, p. 64-74.
Planck 1982 : Planck (D.), Eine neu entdeckte keltische
Viereckschanze in Fellbach-Schmiden, Germania t. 60,
1982, p. 105-172.
Planck 1985 : Planck (D.), Die Viereckschanze von
Fellbach-Schmiden. In : Der Keltenfürst von Hochdorf.
Katalog zur Ausstellung “Methoden und Ergebnisse der
Landesarchäologie”. Stuttgart 1985, p. 341-353.
Planck 1999 : Planck (D.), Die Viereckschanze von
Fellbach-Schmiden (Rems-Murr-Kreis). Forschungsgeschichte und Befunde. In : Wieland (G.) dir., Die
keltischen Viereckschanzen von Fellbach-Schmiden
(Rems-Murr-Kreis) und Ehningen (Kr. Böblingen).
Stuttgart 1999 (Forschungen und Berichte zur Vor- und
Frühgeschichte in Baden-Württemberg, 80), p. 13-22.
Pommepuy et al. 2000 : Pommepuy (C.), Auxiette (G.),
Desenne (S.), Gransar (F.), Henon (B.), Des enclos à
l’Âge du Fer dans la vallée de l’Aisne : le monde des
vivants et le monde des morts. In : Brunaux (J.-L.), Des
enclos pour quoi faire ? Actes de la table ronde de
Ribemont-sur Ancre (Somme) (5-6 décembre 1999).
Amiens 2000 (Revue Archéologique de Picardie, 1/2),
p. 197-216.
Prilaux 2000a : Prilaux (G.), Une ferme gauloise
spécialisée dans le travail du sel à Pont-Rémy “La
Queute” et “Le Fond de Baraquin” (Somme).
Évolution et particularité de l’espace enclos. In :
276
Brunaux (J.-L.), Des enclos pour quoi faire ? Actes de
la table ronde de Ribemont-sur-Ancre (Somme) (56 décembre 1999). Amiens 2000 (Revue Archéologique
de Picardie, 1/2), p. 233-255.
Prilaux 2000b : Prilaux (G.), La production du sel à
l’Âge du Fer. Contribution à l’établissement d’une
typologie à partir des exemples de l’autoroute A16.
Éd. Monique Mergoil, Montagnac 2000 (Protohistoire
européenne, 5).
Prilaux 2000c : Prilaux (G.), Note préliminaire sur les
établissements protohistoriques spécialisés dans la
production de sel sur l’autoroute A16. In : Marion (S.),
Blancquaert (G.) dir., Les installations agricoles de l’Âge
du Fer en France septentrionale. Actes du colloque de
Paris, 1997. Presses de l’École Normale Supérieure,
Paris 2000 (Études d’Histoire et d’Archéologie, VI),
p. 209-237.
Reichenberger 1986a : Reichenberger (A.), Ausgrabungen in einer Viereckschanze bei Wiedmais. In :
Schmotz (K.), Vorträge des 4. Niederbayerischen
Archäologentages. Deggendorf 1986, p. 99-105.
Reichenberger 1986b : Reichenberger (A.), Ausgrabungen in einer keltischen Viereckschanze bei ArnstorfWiedmais, Landkreis Rottal-Inn, Das Archäologische
Jahr in Bayern t. 1985, 1986, p. 88-90.
Reichenberger 1991 : Reichenberger (A.), Viereckschanzen und mit ihnen verknüpfte Ortsnamen. Ein
Beitrag zur Prospektion einer Denkmälergattung,
Jahresbücher des Historischen Vereins Straubing t. 93,
1991, p. 47-57.
Reichenberger 1993a : Reichenberger (A.), Zur
Interpretation der spätlatènezeitlichen Viereckschanzen, Jahrbuch des Römisch-Germanischen Zentralmuseums Mainz t. 40, 1993, p. 353-396.
Reichenberger 1993b : Reichenberger (A.), Bemerkungen zur Herleitung und Entstehung der spätkeltischen Viereckschanzen, Acta praehistorica et
archaeologica t. 25, 1993, p. 186-210.
Reichenberger 2001 : Reichenberger (A.), Viereckschanzen im Wandel der Meinungen. In : Chytráček
(M.), Michálek (J.), Schmotz (K.) dir., Archäologische
Arbeitsgemeinschaft Ostbayern/West- und Südböhmen
(10. Treffen 2000 in Český Krumlov). Rahden 2001,
p. 107-120.
Reichenberger, Schaich 1995 : Reichenberger (A.),
Schaich (M.), Ausgrabungen in der spätkeltischen
Viereckschanze bei Pankofen, Stadt Plattling, Lkr.
Deggendorf, Niederbayern, Das Archäologische Jahr in
Bayern t. 1994, 1995, p. 90-94.
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
C h a u v i g n y
Reichenberger, Schaich 1996 : Reichenberger (A.),
Schaich (M.), Vorbericht zur Ausgrabung der Viereckschanzen von Plattling-Pankofen, Lkr. Deggendorf. In :
Schmotz (K.) dir., Vorträge des 14. Niederbayerischen
Archäologentages. Deggendorf 1996, p. 83-153.
Schaich, Watzlawik 1997 : Schaich (M.), Watzlawik
(S.), Die spätlatènezeitliche Viereckschanze von
Hartkirchen, Stadt Pocking, Landkreis Passau, Niederbayern, Das Archäologische Jahr in Bayern 1996, 1997,
p. 104-107.
Reinecke 1910 : Reinecke (P.), Alter und Bedeutung der
Viereckschanzen in Süddeutschland, Deutsche Gaue
t. 11, 1910, p. 180-181.
Schefzik 2001 : Schefzik (M.), Die bronze- und
eisenzeitliche Besiedlungsgeschichte der Münchner
Ebene. Eine Untersuchung zu Gebäude- und Siedlungsformen im süddeutschen Raum. Rahden 2001
(Internationale Archäologie, 68).
Renfrew 1994 : Renfrew (C.), The Archaeology of
Religion. In : Renfrew (C.), Zubrow (E.) dir., The
ancient mind. Elements of cognitive archaeology.
Cambridge 1994, p. 47-54.
Rieckhoff 1995 : Rieckhoff (S.), Süddeutschland im
Spannungsfeld von Kelten, Römern und Germanen.
Trèves 1995 (Trierer Zeitschrift, Beiheft 19).
Rieckhoff 2002 : Rieckhoff (S.), Der Untergang der
Städte. Der Zusammenbruch des keltischen Wirtschaftsund Gesellschaftssystems. In : Dobiat (C.), Sievers
(S.), Stöllner (Th.) dir., Dürrnberg und Manching.
Wirtschaftsarchäologie im ostkeltischen Raum. Akten
des Internationalen Kolloquiums in Hallein/Bad
Dürrnberg vom 7.-11.10.1998. Bonn 2002 (Kolloquien
zur Vor- u. Frühgeschichte, 7), p. 359-379.
Rieckhoff 2006 : Rieckhoff (S.), Wo sind sie geblieben ?
– Zur archäologischen Evidenz der Kelten in Süddeutschland im 1. Jahrhundert v. Chr. In : Birkhan (H.)
dir., Kelten-Einfälle an der Donau. Akten des 4.
Symposiums deutschsprachiger Keltologinnen und
Keltologen, Linz (17.-21.7.2005). Vienne 2005 (Österreichische Akademie der Wissenschaften, Philosophisch-Historische Klasse, Denkschriften 345), p. 409440.
Rieckhoff, Biel 2001 : Rieckhoff (S.), Biel (J.), Die
Kelten in Deutschland. Stuttgart 2001.
Schaich 1998 : Schaich (M.), Zur Ausgrabung der
Viereckschanze von Pocking-Hartkirchen, Lkr. Passau.
In : Schmotz (K.) dir, Vorträge des 16. Niederbayerischen Archäologentages. Rahden 1998, p. 157191.
Schaich 2001 : Schaich (M.), Zur Rekonstruktion
der Bebauung spätkeltischer Viereckschanzen. In :
Chytráček (M.), Michálek (J.), Schmotz (K.) dir.,
Archäologische Arbeitsgemeinschaft Ostbayern/Westund Südböhmen. 10. Treffen 2000 in Český Krumlov.
Rahden 2001, p. 121-147.
Schaich 2002 : Schaich (M.), Niederbayerische Viereckschanzen. Fortschritte der Forschung. In : Schmotz (K.)
dir., Vorträge des 20. Niederbayerischen Archäologentages. Rahden 2002, p. 331-352.
Schiek 1982 : Schiek (S.), Zu Viereckschanzen und
Grabhügeln. Eine Ergänzung, Fundberichte aus BadenWürttemberg t. 7, 1982, p. 221-231.
Schiek 1984 : Schiek (S.), Zu einer Viereckschanze bei
Ehningen, Landkreis Böblingen, Baden-Württemberg.
In : Frey (O.-H.), Roth (H.) dir., Studien zu Siedlungsfragen der Latènezeit. Festschrift W. Dehn.
Marburg 1984 (Veröffentlichungen des vorgeschichtlichen Seminars Marburg, 3), p. 187-198.
Schiek 1985 : Schiek (S.), Eine neue keltische Viereckschanze bei Ehningen, Kreis Böblingen, Archäologische
Ausgrabungen in Baden-Württemberg t. 1984, 1985,
p. 78-82.
Schiek 1990a : Schiek (S.), Die Umfassung. In : Bittel
(K.), Schiek (S.), Müller (D.), Die keltischen Viereckschanzen . Stuttgart 1990 (Atlas archäologischer
Geländedenkmäler in Baden-Württemberg, 1), p. 3234.
Schiek 1990b : Schiek (S.), Die Innenbauten. In : Bittel
(K.), Schiek (S.), Müller (D.), Die keltischen Viereckschanzen. Stuttgart 1990 (Atlas archäologischer
Geländedenkmäler in Baden-Württemberg, 1), p. 4351.
Schubert 1983 : Schubert (F.), Neue Ergebnisse zum
Bebauungsplan des Oppidums von Manching, Berichte
der Römisch-Germanischen Kommission t. 64, 1983,
p. 5-19.
Schubert 1995 : Schubert (F.), Keltische Umgangstempel von Ingolstadt-Zuchering? In : Rieder (K.-H.),
Tillmann (A.) dir., Archäologie um Ingolstadt. Die
archäologischen Untersuchungen beim Bau der B 16
und der Bahnverlegung. Kipfendorf 1995, p. 27-186.
Schwarz 1959 : Schwarz (K.), Atlas der spätkeltischen
Viereckschanzen in Bayern. Munich 1959.
Schwarz 1962 : Schwarz (K.), Zum Stand der
Ausgrabungen in der spätkeltischen Viereckschanze
von Holzhausen, Jahresbericht der bayerischen Bodendenkmalpflege, 1960-1962, p. 22-77.
277
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
Schwarz 1963 : Schwarz (K.), Ein zweiter Kultschacht in
der spätkeltischen Viereckschanze von Holzhausen,
Lkr. Wolfratshausen, Oberbayern, Germania t. 41,
1963, p. 105-108.
Keltisch-römische Kultpraktiken. Akten des Kolloquiums
am Frauenberg bei Leibnitz (A) im Mai 2006.
Éd. Monique Mergoil, Montagnac 2007 (Protohistoire
européenne, 10), p. 55-76.
Schwarz 1971 : Schwarz (K.), Ein Bezirk keltischer
Heiligtümer an der mittleren Isar bei Holzhausen und
Deisenhofen. In : Miesbach, Tegernsee, Bad Tölz,
Wolfratshausen, Bad Aibling. Stuttgart 1971 (Führer
zu vor- und frühgeschichtlichen Denkmälern in
Deutschland, 18), p. 275-281.
Valais 1994 : Valais (A.), La ferme des Fontaines à
Herblay (Val-d’Oise). In : Buchsenschutz (O.), Méniel
(P.) dir., Les installations agricoles de l’Âge du Fer en
Île-de-France. Actes du colloque, Paris, 1993. Presses de
l’École Normale Supérieure, Paris 1994 (Études
d’Histoire et d’Archéologie, IV), p. 103-113.
Schwarz 1975 : Schwarz (K.), Die Geschichte eines
keltischen Temenos im nördlichen Alpenvorland. In :
Ausgrabungen in Deutschland t. I. Mayence 1975
(Monographien des Römisch-Germanischen Zentralmuseums Mainz, 1,1), p. 324-358.
Venclová 1989 : Venclová (N.), L’enceinte quadrilatérale de Mšecké Žehrovice (Bohême centrale). In :
Buchsenschutz (O.), Olivier (L.) dir., Les Viereckschanzen et les enceintes quadrilatérales en Europe
celtique. Actes du IXe colloque AFEAF, Châteaudun,
1985. Éd. Errance, Paris 1989, p. 37-42.
Schwarz, Wieland 2005 : Schwarz (K.), Wieland (G.),
Die Ausgrabung in der Viereckschanze 2 von
Holzhausen. Grabungsberichte von K. Schwarz.
Zusammengestellt und kommentiert von G. Wieland.
Rahden 2005 (Frühgeschichtliche und provinzialrömische Archäologie, 7).
Sievers 1991 : Sievers (S.), Armes et sanctuaires à
Manching. In : Brunaux (J.-L.) dir., Les sanctuaires
celtiques et leurs rapports avec le monde méditerranéen. Actes du colloque, Saint-Riquier (8-11 novembre
1990). Éd. CNRS, Paris 1991 (Dossiers de Protohistoire, 3), p. 146-155.
Sievers 2003 : Sievers (S.), Manching. Die Keltenstadt.
Stuttgart 2003.
Stork 1997 : Stork (I.), Eine neu entdeckte keltische
Viereckschanze in Blaufelden, Kr. Schwäbisch Hall,
Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg
t. 1996, 1997, p. 87-91.
Stork 1998 : Stork (I.), Zum Abschluss der Ausgrabungen in der Viereckschanze von Blaufelden, Kr.
Schwäbisch Hall, Archäologische Ausgrabungen in
Baden-Württemberg t. 1998, 1999, p. 115-120.
Thoma 2000 : Thoma (M.), Der gallo-römische
Kultbezirk auf dem Martberg bei Pommern an der
Mosel, Kr. Cochem-Zell. In : Haffner (A.), von
Schnurbein (S.) dir., Kelten, Germanen, Römer im
Mittelgebirgsraum zwischen Luxemburg und Thüringen.
Akten des Internationalen Kolloquiums zum DFGSchwerpunktprogramm “Romanisierung” in Trier 1998.
Bonn 2000 (Kolloquien zur Vor- und Frühgeschichte),
p. 447-483.
Thoma 2007 : Thoma (M.), Vom Versammlungsplatz
zum Heiligtum. Zur Genese einer gallorömischen
Tempelanlage der Treverer an der Mosel (Deutschland).
In : Groh (St.), Sedlmayer (H.) dir., Blut und Wein.
278
Venclová 1991 : Venclová (N.), Structure et fonction de
l’enclos de Mšecké Žehrovice. In : Brunaux (J.-L.) dir.,
Les sanctuaires celtiques et leurs rapports avec le
monde méditerranéen. Actes du colloque, Saint-Riquier
(8-11 novembre 1990). Éd. CNRS, Paris 1991 (Dossiers
de Protohistoire, 3), p. 139-145.
Venclová 1993 : Venclová (N.), Celtic Shrines in
Central Europe: A Sceptical Approach, Oxford Journal
of Archaeology t. 12, 1993, p. 55-66.
Venclová et al. 1998 : Venclová (N.) et al., Mšecké
Žehrovice in Bohemia. Archaeological Background to a
Celtic Hero. 3rd - 2nd century B. C. Sceaux 1998
(Chronothèque – Sources archéologiques de l’Europe
ancienne, 2).
Vogt 1995 : Vogt (R.), Ingenieurgeologisch-bodenkundliche Maßnahmen am Schacht der Viereckschanze
in Riedlingen, Kreis Biberach, Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg t. 1995, 1996, p. 130132.
Völkel 2001 : Völkel (J.), Paläoökosystemforschung
auf der Basis von Forschungen zur Bilanzierung der
landnutzungsabhängigen Bodenerosion in Altsiedelgebieten. In : Herz (P.), Waldherr (G.) dir., Landwirtschaft im Imperium Romanum. St. Katharinen
2001 (Pharos – Studien zur griechisch-römischen
Antike, 14), p. 319-329.
von der Osten-Woldenburg 1999 : von der OstenWoldenburg (H.), Geophysikalische Prospektionen bei
Mengen und Ennetach. Archäologie im Umland der
Heuneburg. Neue Ausgrabungen und Funde an der
oberen Donau zwischen Mengen und Riedlingen,
Archäologische Informationen aus Baden-Württemberg
t. 40, 1999, p. 11-21.
La question des Viereckschanzen d’Allemagne du Sud revisitée
Wagner 1981 : Wagner (E.), Königheim-Brehmen
“Viereckschanze”. In : Bittel (K.), Kimmig (W.), Schiek
(S.), Die Kelten in Baden-Württemberg. Stuttgart 1981,
p. 141-142.
Wahl 1999 : Wahl (G.), Anthropologische Untersuchung der menschlichen Skelettreste aus den
Grabungen bei Mengen. Archäologie im Umland der
Heuneburg. Neue Ausgrabungen und Funde an der
oberen Donau zwischen Mengen und Riedlingen,
Archäologische Informationen aus Baden-Württemberg
t. 40, 1999, p. 56-68.
Wahl et al. 1999 : Wahl (J.), Wieland (G.), von der
Osten-Woldenburg (H.), Untersuchungen in der
spätkeltischen Viereckschanze “Am Scheerer Weg” bei
Mengen-Ennetach, Kr. Sigmaringen, Archäologische
Ausgrabungen in Baden-Württemberg t. 1998, 1999,
p. 125-133.
Waldhauser 1989 : Waldhauser (J.), État de la recherche
sur les enceintes quadrilatérales laténiennes (dites
Viereckschanzen) en Bohême. In : Buchsenschutz (O.),
Olivier (L.) dir., Les Viereckschanzen et les enceintes
quadrilatérales en Europe celtique. Actes du IXe colloque AFEAF, Châteaudun, 1985. Éd. Errance, Paris 1989,
p. 43-55.
Welp, Sommer 1995 : Welp (J.), Sommer (C. S.),
Keltische Viereckschanze und neuzeitlicher Schützengraben (?) in Ladenburg, Rhein-Neckar-Kreis, Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg t. 1994,
1995, p. 105-107.
Wieland 1996 : Wieland (G.), Die Spätlatènezeit in
Württemberg. Forschungen zur jüngeren Latènekultur
zwischen Schwarzwald und Nördlinger Ries. Stuttgart
1996 (Forschungen und Berichte zur Vor- und Frühgeschichte in Baden-Württemberg, 63).
Wieland 1998 : Wieland (G.), Späte Kelten am unteren
Neckar. Die Viereckschanze “Am Wasserbett” von
Ladenburg. In : Probst (H.) dir., Ladenburg – aus 1900
Jahren Stadtgeschichte. Ubstadt-Weiher 1998, p. 31-41.
Wieland 1999a : Wieland (G.), Nutzung in römischer
Zeit. In : Wieland (G.) dir., Keltische Viereckschanzen.
Einem Rätsel auf der Spur. Stuttgart 1999, p. 113-117.
Wieland 1999b : Wieland (G.), Die spätkeltische
Viereckschanze “Am Scheerer Weg” bei MengenEnnetach. Archäologie im Umland der Heuneburg.
Neue Ausgrabungen und Funde an der oberen Donau
zwischen Mengen und Riedlingen, Archäologische
Informationen aus Baden-Württemberg t. 40, 1999,
p. 46-55.
Wieland 1999c : Wieland (G.), Mittelmeer-Wein an
der oberen Donau. Zeugnisse des europaweiten
C h a u v i g n y
Fernhandels in keltischer Zeit. Archäologie im Umland
der Heuneburg. Neue Ausgrabungen und Funde an der
oberen Donau zwischen Mengen und Riedlingen,
Archäologische Informationen aus Baden-Württemberg
t. 40, 1999, p. 69-76.
Wieland 1999d : Wieland (G.) dir., Keltische Viereckschanzen. Einem Rätsel auf der Spur. Stuttgart 1999.
Wieland 1999e : Wieland (G.) dir., Die keltischen
Viereckschanzen von Fellbach-Schmiden (Rems-MurrKreis) und Ehningen (Kr. Böblingen). Stuttgart 1999
(Forschungen und Berichte zur Vor- und Frühgeschichte
in Baden-Württemberg, 80).
Wieland 2001 : Wieland (G.), Spätkeltische Siedlungen
in Südwestdeutschland. Formen – Lagetypen – wirtschaftliche Grundlagen. In : Schauer (P.) dir., DFGGraduiertenkolleg 462 “Paläoökosystemforschung und
Geschichte”. Beiträge zur Siedlungsarchäologie und
zum Landschaftswandel. Regensburg 2001 (Regensburger Beiträge zur prähistorischen Archäologie, 7),
p. 227-236.
Wieland 2002a : Wieland (G.), Keltische Viereckschanzen – aktuelle Forschungsprobleme. In : ZemmerPlank (L.) dir., Kult der Vorzeit in den Alpen.
Opfergaben – Opferplätze – Opferbrauchtum. Bolzano
2002 (Schriftenreihe Arbeitsgemeinschaft Alpenländer),
p. 863-893.
Wieland 2002b : Wieland (G.), Wirtschaftliche
Strukturen in den ländlichen Spätlatènesiedlungen
Südwestdeutschlands. In : Dobiat (C.), Sievers (S.),
Stöllner (Th.) dir., Dürrnberg und Manching. Wirtschaftsarchäologie im ostkeltischen Raum. Akten
des Internationalen Kolloquiums in Hallein/Bad
Dürrnberg (7.-11.10.1998). Bonn 2002 (Kolloquien zur
Vor- und Frühgeschichte, 7), p. 265-271.
Wischenbarth 1999 : Wischenbarth (P.), Die jüngere
Latènezeit im westlichen Bayerisch-Schwaben, Bayerische Vorgeschichtsblätter t. 64, 1999, p. 19-97.
Woimant 1983 : Woimant (G.-P.), Un site de La Tène à
Beauvais “Les Aulnes du Canada” (Oise). In : Les Celtes
dans le nord du Bassin Parisien (VIe - Ier siècle av.
J.-C.). Actes du colloque de Senlis. 1983 (Revue
Archéologique de Picardie, 1), p. 219-225.
Woimant 1990 : Woimant (G.-P.), Beauvais, “Les
Aulnes du Canada” : Viereckschanze ou “enceinte
quadrangulaire” ?, Revue Archéologique de Picardie
3/4, 1990, p. 27-93.
Zanier 2004 : Zanier (W.), Gedanken zur Besiedlung
der Spätlatène- und frühen römischen Kaiserzeit
zwischen Alpenrand und Donau. Eine Zusammenfassung mit Ausblick und Fundstellenliste. In : Hüssen
279
C h a u v i g n y
Actes du XXXIe colloque international de l’Association Française pour l’Étude de l’Âge du Fer
Tome II - Habitats et paysages ruraux en Gaule et regards sur d’autres régions du monde celtique
(C.-M.) et al. dir., Spätlatènezeit und frühe römische
Kaiserzeit zwischen Alpenrand und Donau. Akten
Kolloquium Ingolstadt 2001. Bonn 2004 (RömischGermanische Kommission Kolloquien Vor- und
Frühgeschichte, 8), p. 237-264.
Zanier 2005 : Zanier (W.), Ende der keltischen
Viereckschanzen in früher römischer Kaiserzeit? Fundberichte aus Baden-Württemberg t. 28, 2005, p. 207-236.
Zipf 2003 : Zipf (G.), Formalisierung, Ritualisierung,
Inszenierung – zur wissenschaftlichen Konzeption von
Ritualen und ihrer Umsetzung in der Interpretation
archäologischer (Be-) Funde. In : Metzner-Nebelsick
280
(C.) dir., Rituale in der Vorgeschichte, Antike und
Gegenwart. Interdisziplinäre Tagung 2002. Rahden
2003, p. 9-16.
Zürn 1971 : Zürn (H.), Die keltische Viereckschanze
bei Tomerdingen, Kreis Ulm (Württemberg), Proceedings of the Prehistoric Society N. S. t. 37, 1971, p. 218227.
Zürn, Fischer 1991 : Zürn (H.), Fischer (F.), Die
keltische Viereckschanze von Tomerdingen (Gem.
Dornstadt, Alb-Donau-Kreis). Stuttgart 1991 (Materialhefte zur Vor- und Frühgeschichte in Baden-Württemberg, 14).